Michèle Rive était présidente de Biocoop |
L'incinération de Michèle Rive aura lieu au
crématorium du cimetière des IFS à la Madeleine
d'Evreux vendredi prochain le 17 février à 10h30.
Michel CHAMPREDON, maire d'Evreux de 2008 à 2014,l'avait nommé adjointe chargée de l'action sociale. Il lui rend hommage en retraçant avec émotion un parcours de combat et d'amitié.
Hommage à Michèle Rive, une femme sincère et engagée
par Michel Champredon, maire d’Evreux 2008 – 2014
Michèle Rive nous a quitté discrètement, comme elle était, comme elle vivait. Femme engagée, passionnée,
désintéressée, ni prétentieuse, ni accro du pouvoir elle marquait sa présence
par ses réflexions et ses idées souvent audacieuses, parfois même iconoclastes,
alimentées par son engagement dans le mouvement écologiste et ouverte aux
pensées alternatives.
Michèle Rive fut un compagnon de
route d’une loyauté et d’une fidélité exemplaires pendant de nombreuses années,
ce qui n’est pas si fréquent en politique. Sur les choix nationaux, nous étions
plutôt différents : quand elle était avec Michel Rocard, j’étais avec
François Mitterrand ; quand elle choisissait Lionel Jospin, je choisissais
Laurent Fabius, quand elle votait oui au Traité constitutionnel européen, je
votais non, quand elle soutenait François Hollande je soutenais Martine Aubry.
Puis, membre du Parti socialiste elle a évolué vers les Verts et moi vers les
Radicaux de Gauche.
Mais sur le plan local, nous
faisions la même analyse de l’évolution notre ville d’Evreux et de son
agglomération. Nous avions la même ambition pour leur développement économique
et culturel, la même envie de renforcer les associations avec un service public
local qui remplisse pleinement son rôle, la même soif de développer la
démocratie locale.
Michèle Rive fut vice-présidente
du Centre communal d’action sociale pendant six ans (2008 à 2014). Je lui avais
laissé beaucoup de latitude et elle s’y est pleinement engagée avec compétence,
connaissant parfaitement ses dossiers. Je savais qu’avec une élue de son
tempérament, le maire que j’étais pouvait dormir tranquille. Je suis sûr que
les agents du CCAS conservent d’elle un fort souvenir, comme les usagers qui
ont eu affaire à elle.
Car au-delà de son engagement
politique, Michèle Rive était aussi une femme d’entreprise. Outre son activité
de formatrice qu’elle avait géré elle-même, elle avait obtenu la confiance du
conseil d‘administration de Biocoop pour diriger et redresser cette coopérative
en difficulté.
Femme de caractère elle ne
mâchait pas ses mots et savait se battre pour défendre ses positions, quels que
soient les risques. Elle ne manquait pas de courage, ce qui en faisait un
adversaire parfois difficile. Comme souvent les femmes en politique (c’est le
constat que j’ai fait) elle était non seulement très investie mais aussi droite
dans ses positions, refusant les compromissions. Elle était du style à « perdre les élections plutôt que de
perdre son âme ».
Michèle Rive était de ceux de mes
proches, à la personnalité affirmée, qui pensent par eux-mêmes et qui, par leur
analyse différente me permettent de ne rien oublier d’un aspect d’un dossier et
de penser les choses en sortant du carcan du système.
Elle n’aimait pas la flagornerie
et elle n’aimerait pas qu’on dise qu’elle n’aurait eu que des qualités, ce qui
est parfois l’écueil des éloges funèbres. J’arrête donc en conservant de
Michèle Rive Malgré les beaux moments passés ensemble, nos débats, nos années
d’engagement pendant lesquelles l’amitié avec Michèle Rive a toujours été
intacte.
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