Trop c'est trop !
De mémoire de Lovérien, on n'a
jamais vu ça ! Qu'il y ait des petites erreurs, voire des grosses, dans une ou
plusieurs délibérations, personne ne s'en offusque !
Ça peut bien sûr faire l'objet
d'une réflexion, parfois gentille, parfois acide, selon l'humeur des
conseillers ... Seulement là, c'est du jamais vu, au moins depuis Mendès
France. On pense à tous les secrétaires généraux et directeurs généraux des
services qui ont avec rigueur, préparé les conseils... MM. Astegiani, Blanluet,
Coquelet, Mme Berrebou, autant de fonctionnaires scrupuleux, lisant et relisant
les délibérations préparées par les services quand ils ne les avaient pas rédigées
eux-mêmes. En discutant avec le maire, bien entendu... et la plupart du temps
cet exercice ne se produisait pas qu'une fois par trimestre. Or là, patatras !
Voilà un conseil aussi attendu que mal préparé ... et bien entendu, pour celui
qui a été maire de la ville pendant 19 ans, il y avait de quoi sauter au
plafond.
Bien entendu aussi, Franck
Martin, qui connait encore bien les agents municipaux savait que la faute ne
provenait pas des agents irréprochables, mais de la façon dont la ville est
gérée, dans le stress et le harcèlement permanent. Elle savait aussi que la
qualité d'un dossier présenté en conseil dépend de la manière dont la direction
des services gère ses relations managériales avec ses cadres.
C'est pas vraiment la mode
sous Priollaud. Quand il y a faute on s'attaque aux petits, et surtout quand ils
n'y sont pour rien. C'est le management à la Poutine !
Ce comportement est indigne.
Il est du devoir de l'opposition de souligner les délibérations fautives. Il
est du devoir du maire et de ses cadres de faire face à leurs responsabilités.
Les conseillers municipaux
d'opposition, Marie-Pierre Dumont, Alexis Fraisse, Pascal Hébert,
Véronique Jeanne, Cécile Laroche, Franck Martin et Leila Seghir ont décidé
d'écrire au Préfet devant de graves manquements, simplement pour faire
respecter les principes du droit, socle d'une vie municipale qui suppose le
respect des conseillers municipaux.
Ci-dessous, afin que les
citoyens lecteurs en jugent, la lettre envoyée au Préfet
Louviers, le 7 février 2017
Monsieur le Préfet,
Département de l’Eure
Boulevard Georges Chauvin
27000 Evreux
Objet : demande d’annulation
des délibérations du conseil municipal de Louviers du 6 février 2017
Monsieur le Préfet,
Prenant appui sur l'article
L2121-12 du Code Général des Collectivités territoriales et l'arrêt du Conseil
d'Etat du 30 avril 1997/ Commune de Sérignan les conseillers municipaux
soussignés ont l'honneur de vous demander, dans le cadre du contrôle de
légalité des délibérations du conseil municipal, l'annulation des décisions
votées lors du conseil qui s'est tenu ce lundi 6 février à Louviers.
En effet plusieurs exigences
de la loi concernant l'indispensable information du conseil municipal n'ont pas
été respectées.
Ainsi, sans que le maire donne
lecture de l'ordre du jour et fasse voter l'urgence à délibérer, plusieurs
délibérations ont été déposées sur table à la dernière minute avant l'ouverture
du conseil et sans que le conseil puisse en prendre connaissance au préalable.
L'une de ces délibérations
revêt une importance considérable et engage l'avenir de la cité pour plusieurs
années, puisqu'elle demande l'approbation du protocole de préfiguration des
projets de renouvellement urbain de la
CASE , concernant notamment trois quartiers « d'intérêt
régional » à Louviers.
Constatant l'importance tant
sur le fond que sur la forme de ce document de 91 pages, soumis à leur vote
sans qu'ils aient pu en prendre connaissance au préalable, les
conseillers municipaux de l'opposition ont demandé au maire une suspension de
séance de 10 minutes.
Le maire a refusé, n'accordant
qu'un délai de 5 minutes, manifestement insuffisant pour prendre connaissance
d'un document de 91 pages déposé sur table à l'ouverture de la séance. De plus,
ce document était intitulé « Version de travail » sans que le conseil ait
connaissance de la version définitive.
Cette délibération nouvelle
venait s'ajouter à un ordre du jour de 21 délibérations (hors délibérations
relatives au budget primitif et compte administratif).
Ces 21 délibérations ont été
communiquées dans le délai légal, ce qui a permis aux conseillers municipaux
soussignés de constater que sur 21 délibérations aucune ne comportait de note
de synthèse requise par l'article L2121-12 du Code Général des Collectivités
territoriales.
De plus 10 délibérations
étaient entachées d'irrégularités manifestes soit dans l'exposé de leur motif,
soit par l'absence des
conventions avec des tiers, conventions dont on demandait le vote de
l'approbation sans qu'elles soient annexées à la délibération.
Une première délibération
devant attribuer un marché de maîtrise d’œuvre relatif à la construction d’une
maison des sports ne comporte ni le montant retenu, ni la négociation ayant
permis d’aboutir à ce montant. Seule y figure, au-delà du candidat choisi, l’indemnité
de 10.000 € destinée aux candidats non retenus. Ce seul montant interdit
au conseil d’en délibérer valablement.
Une deuxième délibération vise
à faire approuver une convention d’occupation temporaire du domaine public en
vue d’installer et d’exploiter du mobilier urbain publicitaire. La convention
est absente des documents transmis aux conseillers. Le conseil ne peut donc pas
en délibérer valablement.
Une troisième délibération
concerne l’aménagement du centre-ville. Elle fait état d’une convention censée
permettre cet aménagement. Cette convention n’est pas jointe à la délibération.
Le conseil ne peut donc pas en délibérer valablement.
Une quatrième délibération,
sur l’aménagement de l’îlot Thorel Est, annule une délibération prise en
septembre 2016, à la suite d’une erreur de droit.
Une cinquième délibération
prévoyant la vente des locaux et des services techniques municipaux fait état
de l’aménagement de nouveaux locaux sans en préciser la nature, lors même que
ces travaux sont déjà effectués, et que l’assemblée délibérante n’en ait pas
été informée. Ne figurent, dans cette proposition de délibération ni les plans,
ni l’intérêt du projet, tenant compte notamment de l’intérêt managérial,
pratique et financier de l’opération. Le conseil ne peut donc pas en délibérer
valablement.
Une sixième délibération
relative à un aménagement de voirie sur l’avenue Winston Churchill vise à
autoriser le maire à signer une convention qui n’est pas jointe à la
délibération. Le conseil ne peut donc pas en délibérer valablement.
Une septième délibération vise
à modifier la délibération 13-019 du 11 février 2013 qui prévoyait
la cession à la société Ker-Mald une parcelle cadastrale où devait être
aménagée un lotissement bio-climatique. Aucun document confrontant le projet
initial à son évolution ne figure dans le document transmis aux conseillers. Le
conseil ne peut donc pas en délibérer valablement.
Une huitième délibération
concernant une garantie d’emprunt à Logiseine, fait état d’une demande
effectuée par la Siloge. En
l’absence de la claire dénomination de la société à l’origine de la demande de
la garantie d’emprunt, le conseil ne peut en délibérer valablement.
Une neuvième délibération fait
état de 7 conventions avec la
Caisse d’allocations familiales qui ne sont pas jointes au
dossier. Le conseil ne peut donc pas en délibérer valablement.
Enfin, une dixième
délibération concerne la mutualisation des services informatiques de la Communauté
d’Agglomération Seine-Eure et de la ville de Louviers. Un avenant est proposé à
la convention. Ni la délibération, ni la convention initiale ne sont transmises
au conseil de même, ce qui est plus grave, la convention devant être approuvée
par les conseillers municipaux. Le conseil ne peut donc pas en délibérer valablement.
De plus, le conseil municipal
s'est déroulé alors que la porte d'entrée donnant accès au public est restée
verrouillée durant la durée du conseil municipal, le public ne pouvant accéder
à la salle de réunion du conseil.
En résumé, compte non-tenu
des délibérations relatives aux documents financiers obligatoires, budget,
compte de gestion et compte administratif, il est impossible de délibérer
valablement sur 11 propositions de délibérations sur 21.
Cette situation est d’autant
plus inacceptable lorsque les conseillers ne sont appelés à statuer qu’une fois
tous les trois mois.
Devant cette situation sans
précédent dans l’histoire de la commune, l’opposition demande à ce que
l’ensemble des documents soit mis à jour et soumis de nouveau à l’assemblée
délibérante dans les meilleurs délais.
Elle demande a fortiori
l’annulation des délibérations qui auraient été votées par la majorité malgré
l’absence de transmission des documents nécessaires à la décision de
l’assemblée.
Comptant sur votre attention,
nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, en l’assurance de nos
respectueuses salutations
Les conseillers municipaux de Louviers
Franck Martin
Pascal Hébert,
Leila Seghir
Véronique Jeanne
Cécile Laroche
Marie-Pierre Dumont
Alexis Fraisse
1 commentaire:
Incroyable !
Si ce n'était pas aussi triste, cela donnerait matière à sourire ... sourire car à la lecture des faits (en particulier dans la presse) nombre de collègues d'autres collectivités n'en croient pas leurs yeux !
Et comme dirait un collègue d'une autre collectivité lui-même sur des fonctions de Direction, ce sont des erreurs de débutants ... Soumettre au Conseil des pièces conformes dans leurs formes, c'est la base ! :)
Alors, je comprends que vu de l'extérieur, envoyer une délibération au conseil dans la convention jointe, cela paraît un détail, je vous assure que dans le petit monde des collectivités territoriales, Louviers est la risée ....
Mais peut-être que les élus de l'opposition pourraient faire une proposition constructive ?
S'agissant de conseil et en particulier de relecture de documents, "Pénélope" pourrait sans doute donner un coup de main à un Direction municipale visiblement en difficulté -:)
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