Sur plan de la politique internationale, erreurs et faux pas se sont succédé sous la présidence Sarkozyste.
Il ne s’agissait pas de maladresses, mais de bien pire que ça : de fautes stratégiques, largement inspirées de la politique que le Président a voulu mettre sur pieds sitôt élu avec l’Union Méditerranéenne. Après son indigne discours de Dakar, ses tentatives avortées vis à vis de la Françafrique, son projet majeur s’est, lui-aussi, révélé être une absurdité totale et nous n’avons pas fini de payer les conséquences.
Rappelons que cette Union avait notamment pour but, dans un monde figé de mettre la France, pays développé, au cœur des processus de développement de la Méditerranée, porte de sortie permettant à la France de retrouver un leadership que l’Europe ne lui permettait pas d’atteindre.
A l’occasion, cela permettait à la France d’écarter la Turquie de l’Europe et de la placer sous la dépendance des autres pays méditerranéens.
Une catastrophe !
On l’a vu dès le départ lorsque la France a payé d’un ridicule absolu cette volonté de leadership en invitant Kadhafi à Paris ! Au lieu de la reconnaissance attendue, le gouvernement a recueilli la zizanie au sein du gouvernement, les rires de la presse internationale, et le mépris du tyran tout en replaçant celui-ci au cœur du concert des Nations.
On l’a vu par la suite lors des soulèvements en Tunisie, lorsqu’Alliot-Marie a proposé au dictateur Ben Ali, un soutien policier humanitaire alors que celui-ci utilisait déjà des snipers pour enrayer les manifestations qui donnaient le signal d’un changement radical des données au sud de la Méditerranée … voilà pour ce qui est de considérer le monde comme figé et de renier les valeurs républicaines d’universalité …
Mais il ne faut pas oublier non plus l’humiliation de la Turquie contre qui Sarkozy s’est battu afin qu’elle n’entre pas dans l’Union Européenne ! On n’ose croire qu’il s’agissait là d’un simple calcul électoral destiné à s’adjoindre sa frange xénophobe … La Turquie aurait pourtant été indispensable pour construire l’avenir de l’Europe que son éloignement a continué à affaiblir. Elle aurait aussi fait de l’Europe l’instrument nécessaire à une reconstruction démocratique rapide au sud de la Méditerranée.
Conséquence parallèle, en méprisant l’Union Européenne et sa construction, l’attitude de Sarkozy a entraîné une attitude parallèle de l’Allemagne, aboutissant à un affaiblissement de l’Europe qui n’avait pas besoin de ça,
Or, une Europe forte, c’est précisément ce dont nous aurions besoin pour aider au développement humain, démocratique et économique de la Méditerranée et de l’Afrique.
Ce dernier point permet de mesurer tout aussi bien l’utilité du coup politique de Sarkozy en Libye et de sa limite. Elle lui permettra de retrouver un peu de sa crédibilité mise à mal, mais ce qui se passe en Méditerranée mérite une vision prospective qui dépasse les intérêts nationaux immédiats, économiques ou militaires. Elle concerne bien au delà de la Méditerranée, même si l’on doit reconnaître que les événements de ces derniers jours permettent à la France de retrouver une place dans la diplomatie internationale… après avoir failli tout perdre !
Que les correctifs engagés par Sarkozy permette à la la France de s’engager dans une démarche qui place les valeurs de notre République au cœur de sa diplomatie.
2 commentaires:
OUI? Je mettrais également un grand point d'intérrogation, car je me souviens aussi qu'il avait invité Kadafi pendant son mandat et cela paraît contradictoire
Leadership de la France ? on fait partie de l'Europe et si un jour on veut en faire un seul Etat, alors il faut arrêter de se faire concurrence et travailler ENSEMBLE pour l'Europe et pas individuellement dans l'Europe, voire contre en voulant devenir meilleur ou être au-dessus des autres.
C'est curieux, on voudrait reprocher sans arrêt à l'Allemagne sa "suprématie", mais la France voudrait en faire autant, dominer les autres pays... franchement, je me pose les questions sur le partage dans ce cas et sur le mot "UNION EUROPEENNE".
Oui Sylvia, et c'est non seulement le sens de mon article mais aussi de l'illustration qui est une photo prise pendant la conférence de presse organisée par l'Elysée surant le séjour de Khadafi... Une photo qui n'a pas besoin de légende, tant elle est parlante. La politique étrangère de Sarkozy aura été caractèrisée par des effets d'annonce calamiteux appuyés par une politique contraire à ce qui avait été annoncé et qui n'était pas tenable. Du Sarko, quoi ! Sauf que, en ce qui concerne la Libye, depuis un peu moins de 6 mois Nicolas Sarkozy a eu une vraie politique, sans effet d'annonces, ou très peu et s'y est tenu. Bref c'est sans doute la première fosi qu'il a fait ce qu'on attend d'un Président de la République. C'est assez rare pour être souligné
Enregistrer un commentaire