ou, pour parler plus précisément : le poste de premier ministre
Atelier du samedi 18 octobre à
14h00
Alors que la IVème République a été marquée par l’instabilité
parlementaire qui fut d’ailleurs à l’origine de son impopularité, les
institutions de la
Vème République consacrent le rôle central du Président de la République , chef de
l’Etat, des armées mais bien souvent également chef de la majorité
parlementaire. La fin de septennat et la concomitance des élections
présidentielles et législatives ont encore renforcé ce phénomène. En effet
l’élection présidentielle se déroulant un mois avant les élections législatives
il est peu probable que les français se déjugent dans un laps de temps aussi
court d’autant que la victoire à l’élection présidentielle garantit une
dynamique propice à la victoire du camp du président élu aux élections
législatives qui suivent.
Nous l’avons vu avec les différents Premiers ministres qui
se sont succédé et hormis les cas particuliers
des cohabitations, la fonction de Premier ministre peut s’apparenter à un
cadeau empoisonné. Serait-il un simple « collaborateur » du Président de la République comme avait
été désigné François Fillon par Nicolas Sarkozy alors au pouvoir ? A-t-il les
moyens d’être plus que cela ?
Faut-il supprimer le
Premier ministre ?
On peut d’abord se demander si le problème vient de la
fonction de Premier ministre elle-même ou du rôle du Parlement. En effet la
question de l’utilité du Premier ministre renvoie immédiatement à la place du
Parlement qui serait pour certain devenu une simple « chambre d’enregistrement
». La question de la séparation des pouvoirs se pose ici et l’on voit bien
actuellement toute la difficulté pour les parlementaires de la majorité
d’exercer sinon un contre-pouvoir en tout cas leur indépendance vis-à-vis de
l’exécutif.
Pour rappel, l’article 21 de la Constitution stipule
que « Le Premier ministre dirige l'action du
Gouvernement. Il est responsable de la défense avec nationale. Il
assure l'exécution des lois. »
Le rôle du Premier ministre est donc très important et
clairement inscrit dans la
Constitution de la Vème République.
Le problème ne semble donc pas être les textes mais leur application. En effet
la légitimité énorme qu’offre au Président de la République son élection
au suffrage universel direct ne serait-elle pas une des causes de l’effacement
du second personnage de l’Etat ? Plus encore, le pouvoir de dissoudre
l’Assemblée nationale, et donc de renvoyer le Premier ministre et son gouvernement,
ne contribue-t-il pas à le placer dans une situation de précarité, empêchant l’affirmation
de son autorité et la bonne conduite de ses missions ?
En somme, faut-il supprimer un Premier Ministre victime
d’une position impossible, intrinsèque à l’organisation du pouvoir de la Vème République ou
faut-il réhabiliter cette fonction fondamentale, garante du respect du pouvoir
législatif ? Notre République changerait alors radicalement de nature.
1 commentaire:
Il ne faut pas confondre tout, le Premier Ministre est nommé par le Président de la République et censé faire sa politique en constituant un gouvernement et, donc exécuter les ordres du Président aussi, donc pas d'avoir du pouvoir à lui contre le Président, selon ses propres idées, pas de "contre-pouvoir" face à un Président de la République en tout cas, mais être dans le même camp. Pas son rôle. Et ceux qui font les lois sont en principe assis au Parlement composé de l'Assemblée Nationale et du Sénat et tout est contrôlé par le Conseil Constitutionnel.
Voilà comment je comprends les choses.
Et c'est important qu'un gouvernement de gauche ait une majorité de gauche, et tout autre couleur politique de même, car sinon ça bloque tout le système.
Le "contre-pouvoir" qui le veut une fois au pouvoir ?
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