Le travail persistant de l'association a réussi à capter l'attention des médias, et un grand article est paru dans le quotidien le Monde sur le sujet que l'on peut consulter en cliquant là.
L'article sur une double page fait référence à un colloque qui se tient à Paris sur le sujet.
Je voudrais simplement sans vouloir me mêler des réflexions qui vont alimenter le débat.
Nous avons beau être à l'abri de la guerre, al guerre "est toujours présente. D'abord, parce que, comme poursuite de la politique par d'autres moyens que la politique (Clausewitz), elle est forcément présente derrière toute négociation ou toute réalité d'État.
Depuis que j'ai lancé localement le débat, j'ai été surpris des témoignages recueillis... d'autant plus surpris que ce sont des témoignages que je n'ai pas cherché. Il sont venus comme ça, au fil de l'eau, au coeur des conversations. je m'attendais à avoir des souvenirs d'Algérie .. mais non ... Rien de précis de ce côté là. J'ai eu des témoignages de ... la Résistance.
ces témoignages d'ailleurs ne venaient pas de témoins directs ... mais de descendants direct, d'enfants de résistants, avec des profils par ailleurs semblables. Enfants, maltraités par leur père, soit battus, soit méprisés ... alors que leur père donnait l'apparence d'une bonne insertion sociale. Cadre à la poste, ouvrier, militants syndicalistes ... mais tous les deux à ce point marqués qu'ils étaient incapables de jouer leur rôle de père, c'est à dire qu'au delà de l'insertion sociale, la vie normale leur était impossible.
Et c'est d'ailleurs ce qui me sidère. Non, à part l'indignation d'un ancien combattant d'Algérie, qui s'indignait que l'on s'apitoie sur le sort de soldats volontaires et rémunérés, les témoignages que j'ai eu me provenait d'expériences intimes vécues non par des soldats, mais par des fils de Résistants.
Or, en principe, on ne peut pas faire plus volontaire qu'un résistant. En France, on en peut pas faire plus glorieux... parce qu'on sait qu'ils ont été rares, les Résistants, et qu'ils ont été encensés.
Images d'une ville bombardée en Syrie. Au delà des murs, ce sont des femmes et des hommes, combattants on victimes qu'il faudra reconstruire. |
Les jeunes adolescents, qui par conviction pure et dure, qui par connaissance et besoin d'agir, qui parce que, ayant refusé le STO (Service du Travail Obligatoire, imposé par le régime de Pétain) ont rejoint les réseaux de la résistance, se sont retrouvés plongés dans le vide de l'expérience militaire, de la clandestinité, de la torture et de la mort qu'ils ont côtoyé au quotidien, qu'ils aient à la subir ou à la pratiquer. Et de cette expérience, ils ont été, pour la plupart , incapables de parler ... et c'est simplement leurs enfants qui peuvent , des dizaines d'années après l'évoquer.
N'est ce pas une leçon terrible sur l'humanité.
La Résistance a pratiquement disparu du paysage politique , même si elle a façonné la France de l'après-guerre. Mais elle continue à laissé des traces, qui dépassent largement son aspect marginal. A comparer avec ce qui se passe en Syrie, où la guerre civile a pris une ampleur terrible qui n'épargne aucun habitant, qui déchire les communautés, les villes, les villages et les familles ... on ne peut que se demander ce qu'il restera des individus, et de la manière dont ce qui se relèvera du champ de ruines, sera capable de cicatriser les blessures profondes au delà de la nécessaire façade politique,
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