lundi 15 octobre 2012

légalisation du cannabis, le débat ne peut que ressurgir

Peillon et Ayrault à Aubevoye, à la rentrée 2012. Sans doute
le problème posé par Peillon arrive au mauvais moment ... Il
n'empêche, Peillon l'a très bien posé.
Ce n'est pas d'hier et Peillon a eu beau s'être fait taper sur les doigts, la légalisation de la pratique et de la vente du cannabis reviendra sur le devant de l'actualité.
Il y a 13,8 millions de français qui ont consommé du cannabis, qui sont donc susceptibles d'effectuer des peines de prison en France.  Le simple usage peut conduire à une peine allant jusqu'à un an d’emprisonnement pouvant s'accompagner ou être substituée par une amende allant jusqu'à 3 750 €.  Imagine-t-on le coût pour État et pour la société d'appliquer toutes ces peines ?

On ne l'imagine pas. Pourquoi ? Parce que c'est inimaginable ! alors, on se contente d'utiliser cette législation inepte comme moyen de coercition dans les quartiers, tout en se gardant bien de l'utiliser contre les gens bien insérés... Un non sens du point de vue de la justice.


Jean-Michel Baylet dans les primaires avait posé clairement
l'importance et l'actualité du problème, tout en soulignant qu'il
n'avait personnellement jamais fumé le moindre joint. 
J'ai adoré pendant la campagne des primaires que ce soit Jean-Michel Baylet qui ait repris le flambeau de la légalisation de l'usage du cannabis.
Cela dit, je comprends bien la réaction du premier ministre. Évoquer la dépénalisation du cannabis sous la pression de l'actualité au moment où une élue verte se trouve impliquée dans une sale histoire peut être mal perçu. Bien sur, la droite en fait des gorges chaudes... avec une indécence qu'elle n'a pas toujours eu ! A-t-on attaqué la droite à cause des violences conjugales dont est soupçonné Éric Raoult, l'ancien ministre UMP, en disant qu'on y voyait bien là la volonté d'un retour en arrière sur le droit des femmes ... Débile ! .. enfin, je ne prends là comme exemple que le plus récent fourni par une actualité assez riche en ce qui concerne l'UMP.


En arrivant au chiffre de 13,8 millions
de consommateurs, donc de délinquants,
la politique répressive a montré sa totale
inefficacité.
D'ailleurs, la réflexion  que peut inspirer la mise en examen de Florence Lamblin (certes élue verte, mais beaucoup moins emblématique des Verts que ne peut l'être Éric Raoult de l'UMP) est premièrement qu'il s'agit d'une affaire complexe, qu'elle ne touche pas à la consommation, mais au fait du poids du blanchiment de la drogue sur le monde financier .. ce qui n'est qu'un aspect des choses, mais pousse au contraire les mafias de tout poil à se battre contre la légalisation puisque le marché lui échapperait.

Bref, qu'on prenne le problème par n'importe quel bout, il n'y a plus aucune raison de s'opposer à la légalisation du cannabis. Que ce soit au niveau de la lutte contre la corruption, de la justice, de l'évolution de la société et même de la santé publique !
Eh oui ! Parce que le principal argument avancé par les tenants de la prohibition est celle de la santé publique. Bien sur, le haschich et ses dérivés sont mauvais pour la santé (enfin, sauf exception, mais le débat nous entraînerait trop loin .. je veux dire, l'opium est mauvais pour la santé aussi, mais est utilisé comme traitement contre la douleur, par exemple ...), et en particulier pour la jeunesse. Bien !
Mais quel valeur a cet argument quand on a 13 millions de personnes qui ont expérimenté le haschich et plus d'un million qui en est un consommateur régulier. Cela veut juste dire qu'il faut faire autre chose que de l'interdire mais qu'il faut le réglementer avec intelligence... comme il est fait avec l'alcool et le tabac. 
A la société, à l'Etat de définir la réglementation de l'usage. 
Ouvrons le débat public.  







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