mardi 30 juin 2009

Son nom est Personne


Bernard Poignant hostile à des primaires à gauche pour 2012. Un texte curieux est contradictoire qui ne fait pas abstraction des difficultés du Parti Socialiste. Il semble qu'il y ait un vrai débat au sein de Bernard Poignant : faut-il sauver la gauche ou le PS ? Il faut un candidat apte à contrer la droite. Pour l'instant, son nom est personne ! Alors, comment fait on en attendant l'homme, la femme providentiel(le)? A vous, chers lecteurs de vous faire une idée, on en reparle vendredi !


Ci -dessous, un texte de Bernard Poignant qui prépare le débat du café radical de vendredi prochain :

Les primaires peuvent elles sauver la gauche ?


N'oubliez pas, le café c'est à 18 heures 30 vendredi 3 juillet, au café le Jardin de Bigards, 39 rue du quai à Louviers


TRIBUNE - Bernard Poignant, maire PS de Quimper (Finistère), revient sur la proposition, notammnent développée par Arnaud Montebourg, d’organiser des primaires pour désigner le futur candidat du parti socialiste au élections présidentielles de 2012.

"L’usine à gaz des élections primaires est partie. Avec un système inspiré du « maillon faible » : éliminatoire dans 10 départements, mais lesquels ? Second tour dans vingt autres mais pourquoi exclure les 10 précédents ? Un troisième tour dans les départements restants mais il manque un quatrième tour pendant qu’on y est ! Le modèle du système viendrait des Etats-Unis d’Amérique et de l’Italie. Très bien. Ce sont les deux pays du monde dit occidental où il n’y a plus de Parti Socialiste. Difficile de comprendre un tel engouement ! Je préfèrerais qu’on aille regarder comment sont désignés les dirigeants sociaux-démocrates là où ils existent et là où ils gagnent !Les primaires devraient être, dans le projet, ouvertes à toute la gauche. Très bien ! Mais comment oser prendre le risque d’éliminer le candidat socialiste ? Il l’a été lors du premier tour de l’élection de 2002. Il le serait dès la primaire, c’est-à-dire avant l’élection ! Au point où on en est, ce n’est pas impossible. En fait, c’est offrir à quelqu’un la possibilité de s’emparer du P.S à peu de frais. Déjà certains conseillent d’abandonner le mot de socialiste comme s’il était honteux. Les Anglais gardent travaillisme et les Espagnols le mot « ouvrier » dans leur nom : quelle ringardise ! Sauf qu’ils ont gagné sans tromper leur peuple sur la marchandise.Soyons simple : les socialistes doivent présenter aux Français quelqu’un qu’ils auront choisi eux-mêmes. En réalité, le problème n’est pas le candidat : ceux qui peuvent l’être sont nombreux. Quand je vois les prétendants, nous pourrions être plusieurs à nous joindre à la fête, chacun visant 2% de résultat à ces primaires, histoire de se faire plaisir ! La seule chose qui compte est la suivante : qui les Français voient-ils capable de présider la France ? Les candidats à 47% dans un second tour à la présidentielle sont légion. Ceux à 50% sont rares, même très rares. Il ne faut pas confondre l’ambition et la prétention. Le Parti Socialiste ferait bien de confier à quelqu’un un rapport pour cerner les qualités nécessaires à rassembler pour devenir un Président de la République française crédible, cohérent, rassembleur, imprégné de l’histoire de la France, connaisseur pointu de sa géographie et de ses institutions, reconnu et estimé dans le monde, plein de courtoisie dans les échanges et de sang froid dans les crises, cultivé sans suffisance, proche des Français sans flatterie à leur égard. Les primaires ne changent rien à cette carence constatée. Elles peuvent même aboutir à sélectionner quelqu’un très éloigné de ces exigences. Bref, pour être premier, il ne suffit pas de passer par des primaires. N’oublions pas enfin les conditions de 2012. Le sortant sera candidat. C’est différent de 2007. Pendant des mois, il sera au balcon de l’Elysée, se délectant avec gourmandise de cette compétition qui lui donnera toutes les armes pour le match final. Décidément, il y a une gauche maso !Un vrai patron, un bon candidat, demain un grand président n’a besoin ni de primaires, ni d’adhérents à 20 euros. Il s’impose par la force de sa pensée, l’intelligence de sa stratégie, surtout pas par l’impatience du pouvoir. A l’horizon présidentiel, pour l’instant, son nom est Personne."
Bernard Poignant

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