Congrès du Parti
Radical de Gauche - 2 et 3 septembre 2016 – La Rochelle
3 ème contribution au débat
de Michel Champredon
Union européenne
le BREXIT, saisir l’opportunité de repenser l’Europe
Le 23 juin 2016, Les Britanniques nous ont proposé
un saut vers l’inconnu ! Ce fut une date historique pour l’Europe, avec
cette décision de quitter l’Union européenne. Ce choix qui parait déstabiliser
l’UE dans un premier temps peut entraîner la construction d’une nouvelle
Europe. Je m’explique.
Sur le principe, on ne peut que
se réjouir de demander à un Peuple s’il veut poursuivre dans l’Union
européenne. En démocratie, il n’y a rien de plus beau que la sanction
électorale du Peuple.
Sur la réalité des choses, David
Cameron a gagné les élections législatives sur une campagne démagogique avec
notamment cet engagement. Après sa victoire, il a fait mine de négocier avec
l’UE des aménagements pour bâtir son discours autour du maintien dans
l’Europe…personne n’y a cru. En clair, il a été pris à son propre jeu.
Sauf qu’à ce jeu, sur le plan
politique, il a fait sauter un verrou psychologique selon lequel on pensait
qu’il était impossible de sortir de l’Union. Cela va certainement entraîner
d’autres pays d’Europe vers ce type de référendum…N’est-ce pas au sein des
Républicains, dans le cadre de la primaire, qu’un candidat a proposé de faire
voter les Français sur l‘adhésion à l’UE ?
L’Europe déjà fragile par
certains aspects (crise économique et sociale, crise migratoire, crise de
légitimité et montée des partis d’extrême-droite) va s’occasionner des votes
nationaux qui risquent de la déstabiliser. Chaque référendum, entraînera des
négociations avec les instantes européennes…avec à la clef une Europe davantage
à la carte avec des politiques sectorielles qui associeront des Etats différents
selon les sujets. Par ailleurs, la situation de crise oblige les politiques à
réinvestir le champ de l’Union, j’espère, reprendre une place plus grande face
à la structure technocratique ;
Ainsi, ce sera peut-être les plus
grands effets du Brexit :
-
stopper la construction d’une Europe fédérale et
créer une Europe à géométrie variable (comme c’est le cas pour l’Espace
Schengen et la zone Euro, notamment) ; en attendant l’écriture d’un vrai
projet politique et social européen. Ce peut être une phase transitoire d’une
Europe qui ne soit pas qu’un vaste marché,
et
-
redonner la main aux Politiques dans
l’orientation de l’Union européenne.
En effet, quels sont les Trois reproches majeurs à formuler
vis-à-vis de l’UE ?
1) D’être toujours plus
bureaucratique et de ne pas permettre aux Peuples de s’y reconnaitre,
2) de s’occuper de choses qui
n’ont rien à voir avec les enjeux strictement européens (il est loin le temps
où on parlait de la « subsidiarité » selon laquelle on laisse au
niveau le plus pertinent le soin de traiter le sujet),
3) surtout de construire une
Europe fédéral sans qu’il y ait eu de décision politique des Citoyens. L’Europe
se construit sous nos yeux chaque jour, 80 % des lois qui passent au Parlement
national sont la transcription de directives européennes. Cette Europe
fédérale, si elle constitue un beau projet d’avenir, ne peut se concevoir
qu’avec un vrai débat dans nos pays qui permette de déterminer le type d’Europe
que nous voulons pour nos enfants.
Tant que ce débat n’a pas eu
lieu, alors l’Europe à la carte est sans doute le meilleur moyen de sauvegarder
l’Union en laissant à chaque Etat le soin d‘avancer à son rythme sur son degré
d’intégration.
Proposition : pour préparer
2017, notre Parti ne devrait-il pas repenser son projet d‘Europe fédéral en y
mettant des conditions à remplir et des étapes précises ?
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