mercredi 15 mai 2013

Jamet attaque la Région, Charmot attaque le département ...

et en avant le parti socialiste !

Une belle tablée de socialistes ... tous ensemble, tous ensemble oui, oui ...
mais pour qui pourquoi et contre qui?
Non, le parti socialiste n'est pas une secte ! Ceux qui disent ça sont des mauvaises langues.
A Louviers, on sait ce qu'est une secte. On a les Témoins de Jéhovah. Plus qu'aimables, ils sont aussi obséquieux que cohérents ... Tout le contraire des socialistes dont on s'est habitué à voir, au gouvernement comme en Région,  comme en ville étaler joyeusement et publiquement leur divergences entre courants, ambitions personnelles et susceptibilités diverses.  On peut avoir du mal à suivre, mais il vaut mieux s'en amuser ... tant c'est devenu monnaie courante

Mardi dernier, François Charmot et Marc-Antoine Jamet ont toutefois franchi  un nouveau pas dans l'absurde sur lequel je me permets de m'attarder.
Ce ne sont pas à d'autres socialistes qu'ils se sont attaqués, mais à une partie d'eux-mêmes ! Double schizophrénie tout à fait fascinante .... 
Ainsi Jamet, maire de Val de Reuil s'est il fait applaudir comme premier opposant au projet, lors même qu'il a voté ce même projet au conseil régional présidé par le socialiste Alain Le Vern..
Ainsi François Charmot, militant actif et ayant dirigé la campagne de la vice-présidente du conseil général attaque-t-il Jean Louis Destans pour ne pas avoir supprimé le péage d'Incarville, source selon lui de tous les maux et de tous les embouteillages ! 

Glissons sur le cas de Marc-Antoine Jamet, qui se livre ici à un exercice de démagogie classique et attardons-nous sur celui de Charmot, qui reprend une proposition gauchiste qui a effectivement été reprise un temps par Jean Louis Destans, président du conseil général de l'Eure et administrateur de la Sapn avant qu'il ne se rende compte qu'elle était irréalisable. Pour rappeler les événements, Jean Louis Destans n'avait pas dit qu'il rachèterait le péage d'Incarville mais qu'il ferait l'expérience 3 mois ... avant de se rendre compte que l'expérience serait très coûteuse et tellement coûteuse même qu'elle serait forcément sans suite... et c'est un bien.
Comme tout automobiliste, je suis heureux quand je ne paye pas et je trouve que tout est cher, mais comme tout automobiliste, j'ai tendance à oublier à quel point je coûte à la société. Le fait de demander au conseil général de prendre en charge les frais de la sapn, signifie notamment de faire payer par tous, y compris ceux qui n'ont pas de voiture, l'entretien de l'autoroute. Ce n'est sans doute pas une mesure de gauche et encore moins une mesure écologiste. Jean Louis Destans s'est sans doute égaré en 2005, lorsqu'il a fait cette proposition, mais il a eu au moins le mérite de ne pas s'entêter, et de toute façon, une telle mesure n'était politiquement pas viable. Elle aurait plombé les finances du conseil général et aurait amené une augmentation conséquente d'impôts ou une diminution des prestations sociales dudit conseil. Voilà pour clore cet aspect du débat. 
Pour ce qui est de la liaison A28/A13, autrement appelée contournement Est de Rouen, autrement appelée "autoroute" par les contempteurs du projet, rappelons quand même quelques vérités, qui restent ouvertes à débat.
La première c'est qu'on ne peut pas en même temps pleurnicher contre la désindustrialisation d'un site (et à cet égard, au delà des problèmes rencontrés par l'ex M'Real, au delà de la terrible désindustrialisation de la vallée de l'Andelle, il faut malgré tout rappeler qu'il y a un choix à faire entre sauvegarde des emplois et décroissance et que la logistique a pris une part prépondérante dans le développement ou le maintien de l'industrie. On peut se détacher de la décision gouvernementale de fixer l'emploi comme première priorité, mais il faut le dire clairement.
La deuxième, c'est qu'il ne s'agit pas d'une décision tombée du ciel. Le projet vise, au delà du contournement de Rouen, qui est la seule grande ville de France à ne pas être dotée d'une rocade, à assurer une liaison qui relie la Normandie et plus précisément, Le Havre et port 2.000, mais tout autant le flux en provenance de la Belgique à pouvoir atteindre le grand sud sans passer par Paris et sans engorger l'A13 dont tout un chacun peut constater qu'il est saturé (ce qui confirme par ailleurs que la gratuité du péage d'Incarville ne serait pas une idée géniale).
La troisième, c'est qu'effectivement, tout intérêt général reste à démontrer, comme dirait François Charmot. Cela se joue au niveau de l'Etat (mais il y a eu des élections présidentielles et législatives où le peuple a choisi ses représentants), au niveau de la Région (qui a aussi élu des représentants) et du conseil général (idem). Et ce sont bien nos élus qui fondent l'intérêt général ... ou alors on n'est plus en démocratie. 
Il est bizarre de voir la gauche reprendre sur ce point les lamentables arguments des opposants au mariage pour tous.



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1 commentaire:

eiffel a dit…

le pb n'est plus de savoir si il faut ou non faire une liaison A28-A13 mais bien de savoir par où la faire psser pour qu'elle soit la moins impactante possible sur les plans humain et environnemental tout en préservant les fonctionnalités recherchées par le DREAL et les élus (petits et grands). Les débats de façade plus ou moins constatés à gauche sont assez consternants et contribuent certainement à ce que depuis 30 ans rien n'a véritablement bougé dans cette région de l'Eure, notamment pour désenclaver l'Andelle (sans péage pour rejoindre l'A13), faisant péricliter son activité économique. Il est temps de se poser les vraies questions, à savoir quelles sont les solutions alternatives possibles, sans aucun parti pris, en réouvrant le débat public (celui de 2005 étant devenu caduque car, faut-il le rappeler, il ne concernait au départ qu'un projet de contournement Est de Rouen en Seine Maritime !).