lundi 13 juin 2011

Italie, le contre-coup du populisme !

Quel bonheur les amis !


Depuis que le référendum d'initiative populaire existe, c'est le premier scrutin qui a mobilisé plus de la moitié des inscrits, rendant son résultat directement applicable.

Les résultats sont à la mesure de l'événement : hors normes.

95 % des électeurs ont répondu oui aux 4 questions posées par référendum et qui remettaient en cause les lois votées par le parlement.


Deux questions portaient sur la gestion de l'eau, une autre portait sur la poursuite de la production d'énergie nucléaire et la quatrième portait sur l'immunité pénale du chef du gouvernement.
J'ai passé une partie de ces dernières années à consoler mes amis italiens désespérés et honteux d'appartenir à ce peuple qui avait hissé au pouvoir Silvio Berlusconi, le plus puissant des démagogues Européens, .

Depuis hier, plus personne n'a besoin d'être consolé ! Les mouchoirs ne sont plus là que pour essuyer des larmes de joie ! La gauche voit la terre, après des années de pot au noir...

Sur France Inter, Bernard Guetta soulignait ce matin à quel point la victoire échappait aux forces politiques traditionnelles et à la gauche en particulier. La gauche articulée autour du parti démocratique, n'a pas voulu ce référendum... Celui-ci a été prôné par de petits partis à faible audience... avant d'emporter dans ce projet toute la société Italienne. Il y a sans doute en Italie, comme ailleurs, un vent populaire créatif et méfiant vis à vis du corps politique traditionnel.



En Italie, plus qu'ailleurs, on sait à quel point la soumission aux élans populaires peut être un danger pour la démocratie. L'Italie a montré sa capacité a engendrer des monstres : Mussolini, le fascisme, Berlusconi, la mafia et la Ligue du Nord ...



Mais tôt ou tard, le démagogue montre son incapacité à gouverner un pays dans l'intérêt du peuple qui l'a élu... Berlusconi se fait rejeter comme les amants abusifs... Pour être élu, pour être aimé, il a beaucoup menti... il est à présent détesté.



Le fait d'avoir été abusé prend le pas sur tout le reste... et plus rien ne lui sera pardonné. Au fond, la question majeure était bien celle-là : Berlusconi doit-il être jugé ? Et le peuple a répondu oui.



Oui, alors que tant d'observateurs disaient que les discours indignés n'avaient pas prise, simplement parce que les Italiens, au fond, admiraient le cynisme de l'homme d'Etat... Cette capacité à s'attirer les faveurs de l'église, tout en organisant des orgies et en le revendiquant. Cette capacité à dénoncer le laxisme de la justice tout en lui reprochant de lui chercher des poux dans la tête ... Cette capacité à défendre la grande Italie tout en faisant alliance avec les sécessionnistes du Nord. Cette capacité à promouvoir l'Europe tout en en refusant le projet commun. Cette capacité à aguicher le peuple tout en le méprisant en continu... ce que le dernier numéro The economist, la revue britannique avait illustré d'un brutal : l'homme qui a niqué un pays tout entier.

Mais il est dans la nature humaine de ne pas supporter la moquerie au delà d'un certain seuil. Abraham Lincoln le disait :" Vous pouvez tromper une personne tout le temps, vous pouvez tromper tout le monde un certain temps. Mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps."

Il est un temps où la vérité prend sa place, dans la joie ou la douleur.

On ne sait pas où va l'Italie. Elle se donne en tous les cas les moyens d'échapper à la catastrophe du mépris ... au même titre que la Tunisie, la Syrie, la Lybie, l'Egypte embrassent la douce incertitude de la liberté ! Il n'y a pas d'autre voie pour l'avenir des peuples.



1 commentaire:

Anonyme a dit…

oui, le peuple se révolte quand rien ne va plus. Et la différence entre Berlusconi et Sarkozy, c'est que l'un dit "l'état est à moi" et l'autre dit "l'état c'est moi". Cela ne vient pas de moi, je viens de l'entendre de la bouche d'un journaliste italien à la télé. Le peuple se mobilise pour retrouver ses droits en Italie.

Sylvia Mackert