Vingtième chapitre
Tous ensemble, tous ensemble…
Ils sont les colibris du mal
Quand ils aperçoivent un feu
Ils tiennent pour seul protocole
De l’alimenter en pétrole
Les enfants sages
Sous la
douche, Fatima se fit l’effet d’être comme ces hommes qu’elle s’était amusée à
observer, quand ils se préparent à retourner au foyer après une parenthèse
adultère.
La douche
était un sas. Elle était là pour tout effacer en attendant de plonger dans le
bain dangereux de la vie quotidienne. Elle se préparait à tout pour la reprise
du boulot et les scénarios catastrophes se multipliaient dans sa tête.
Une fois
séchée, elle se regarda dans la glace. Elle regardait son corps et c’est là
qu’elle se dit qu’il fallait en faire quelque chose.
- « Tu ne
peux pas rester comme ça. C’est pas possible. Un peu de dignité, Fatima.
Allez ! »
Elle l’avait
décidé. Elle irait voir directement Rossignol et elle lui dirait tout le plus
sincèrement possible. Tout, et toutes les conneries qu’elle avait faites.
- « Je
vous propose ma démission. »
Il n’était pas
sûr que ce soit la meilleure entrée en matière, mais il fallait bien commencer
par quelque chose, et elle pourrait encore changer de stratégie selon les
circonstances. De toute façon, sa position était intenable. Elle baignait dans
cette lâcheté insupportable, qu’elle ne connaissait que trop. Ça n’empêche,
elle n’était pas si bête, il fallait qu’elle se protège un maximum. Elle était
acculée, et elle se souvenait de cette citation d’Anquetil, le coureur
cycliste, le vrai : « la meilleure défense, c’est
l’attaque ! ».
Ça la fit
rire ! Avec toutes ces histoires, elle n’avait pas encore
fait le
rapprochement entre Jacques Anquetil et Anquetil Delpech. Entre le champion
cycliste, dont on lui avait raconté le rôle légendaire dans la région, et à
Louviers en particulier, quand il se rendait à un rendez-vous hebdomadaire au Crédit Agricole, et que les gamins l’attendaient dans une
admiration secrète. Les plus audacieux tentaient d'aller lui mendier un
autographe.
la meilleure défense, c'est l'attaque |
Putain, mais
il a fait quoi cet Anquetil, exactement ? Je me suis acharnée sur lui,
mais pas comme il fallait. Il était beaucoup plus intéressant que ça. Elle
aurait dû le savoir.
En attendant,
elle choisit le slip qu’elle aimait à enfiler sous son jean préféré. Elle glissa
ses seins dans le soutien-gorge adapté à la situation. On ne va pas au combat
sans un minimum de confort. Elle choisit un tee-shirt à la hauteur de l’enjeu
et les bottines pour gagner 4 centimètres .
Il ne restait
plus qu’à souligner le tout par une ligne de maquillage minimale, histoire d'appuyer ses traits les plus incisifs.
- « Tenue
de combat, ma vieille ! On y va. »
***
Florence était
plus détendue. En entrant dans les locaux de La Dépêche , elle croisa
Patrick Lechaud, son journaliste préféré. Il était tout guilleret.
- « Bonjour
Florence ! Alors, t’es revenue de ta tournée en Rolls ? C’était
bien ? Il va falloir que tu nous fasses un papier là-dessus. Mais pas tout
de suite. Pas tout de suite. Avec ce qui se passe aujourd’hui, quelque chose me
dit qu’il va y avoir d’autres priorités. Allez, il faut aller à la manif. On ne
sera pas trop de deux. Il faut prendre des photos et des témoignages. En plus,
tu vas être accueillie comme une héroïne. Si tu veux, je t’emmène ? »
Elle
s’attendait à monter dans la voiture. Elle avait tourné sans peine la page de la Rolls , surtout de la manière
dont ça s’était terminé, mais quand même, la voiture restait un moyen évident
de se déplacer. Et ce d’autant qu’elle ressentait un impératif besoin de
s’asseoir. Au lieu de ça, on lui proposait d’aller à une manif, et d’y aller en
marchant en plus ! Avec ce qu’elle avait fait ce matin, elle avait déjà
largement dépassé les 10.000 pas quotidiens recommandés par les organismes de
santé publique, largement relayés par les médias en quête de bavardage. Elle
râlait intérieurement contre Patrick lorsqu’elle se ravisa en se souvenant que
sa voiture avait brûlé. Tout ça lui avait largement échappé avec tout ce qui
lui était arrivé depuis 48 heures. Il fallait se remettre à la réalité et il
est vrai qu’on n’a jamais trouvé mieux que la marche pour ce faire.
Elle suivait à
distance Patrick qui se dirigeait vivement vers le commissariat. En passant
devant la cour de la mairie, elle repéra un petit attroupement qui se faisait
autour du directeur de cabinet. Ils attendaient quelqu’un ou quelque chose. Elle
redressa le regard, et constata que son collègue avait déjà une centaine de mètres
d’avance. Elle était fatiguée avant de commencer. Le rite du petit café
avec les collègues lui manquait terriblement. Dans ce type de circonstance, ça
aurait été indispensable.
Ce n’est qu’en
arrivant place de la
République qu’elle comprit la situation. Patrick aurait pu
lui dire. La manifestation avait lieu devant le poste de police, et on pourrait
même dire que c’est le commissariat qui en était l’organisateur.
***
- « Est-ce
qu’ils n’ont pas bientôt fini de m’emmerder ?
- Ben, si vous
voulez mon avis, je pense que non ! »
Le trait
d’humour de Domfront ne fit pas vraiment sourire Rossignol. Là, entre la presse, le ministre, le
maire, les policiers, bien entendu, les collègues, de tout niveau, de tout
grade mais au-delà, il y a même des représentants syndicaux régionaux et même
nationaux. Le préfet venait de lui dire qu’il faudrait attendre le lendemain
pour faire quelque chose.
- « Je
vais craquer, Domfront. Je le sens. Putain, depuis cette nuit, c’est l’enfer.
Avec des pressions de tous les côtés, des ordres contradictoires, et tout le
monde qui cherche à s’en mêler, et la hiérarchie qui dit qu’il faut maîtriser
la communication, et la base qui pousse. Je peux faire beaucoup de choses, mais
je ne peux pas interdire l’émotion. Ils sont marrants eux. En même temps,
j’aimerais bien avoir une minute, une seconde à moi, pour mettre mes idées au
clair. Mais c’est dingue, ça, c’est dingue. De la voiture jusqu’au
commissariat, j’ai rencontré trois personnes qui m’ont présenté leurs
condoléances. Il y en avait même une avec un gilet jaune. J’ai failli
m’énerver.
- Gardez-votre
calme, mon commandant. On a besoin de vous. Vous savez pour la
manifestation ?
- Oui, enfin,
à peu près. De toute façon, j’y serais, mais bien sûr, pas question d’en être
l’organisateur. J’ai eu le maire, il va venir. C’est bien le moins. Ben
justement, c’est lui qui m’appelle. » Il commença à répondre.
- Commissaire.
Il y a Fatima Pinco qui veut vous parler.
- Plus tard,
Domfront, plus tard. J’ai vraiment pas le temps. Vous pensez bien que les états
d’âme des agents, en ce moment... »
***
Tous les uniformes étaient de sortie. Florence
contemplait la scène passivement, lorsqu’elle aperçut une policière venir vers
elle. C’était Fatima. Florence se rendit compte qu’elle ne l’avait jamais vue
en uniforme. Elle lui parla discrètement.
- « Ben
dis donc, Fatima, ça te va pas si mal. Ça te met plutôt en valeur.
- Putain, j’ai
vraiment le cul bordé de nouilles. Je m’attendais à tout sauf à ça. Aucune
allusion à mes absences, aucune allusion à ma disposition, aucune allusion à
mon voyage en Rolls. On m’a juste demandé de me mettre en tenue.
- Tu peux m’expliquer
pourquoi la manif ?
- T’imagines
bien, Florence… On aurait pu y penser toutes seules. Jacques Lorraine est mort
cette nuit. C’est quand même normal qu’on marque le coup. Il n’y a pas de mot
d’ordre, en soi. Les syndicats vont demander plus de moyens, parce qu’ils ne
savent pas quoi faire d’autre. C’est le jeu de toute façon. Je crois que le
maire va passer tout à l’heure. Tu penses bien, il ne veut rien louper à
quelques mois des municipales.
- Bon, c’est
son rôle, en même temps. Même si ça n’aurait pas été plus mal qu’il fasse
réparer la vidéosurveillance.
- Oui, c’est
en cours, ça. De toute façon, t’inquiète pas, si le maire débarque, tu peux
être sûr que Libertario ne sera pas loin. Il le marque à la culotte.
- Ok ! Je
comprends mieux. Tu sais si le préfet va venir ?
- Bien
sûr qu’il va venir. Il ne peut pas faire autrement. Il doit voir le
commissaire et le maire à 17 heures. Ça je peux te le dire. Mais il ne va pas
participer à la manif quand même ! Faut pas exagérer. Il ne va pas
demander plus de moyens à lui-même. Il représente le gouvernement. Bon, mais
c’est pas trop cohérent, puisque le préfet a demandé au commissaire
d’accompagner les manifestants.
- Ah oui. Et
le commissaire, il en pense quoi ? Tu lui as parlé ?
- Je te jure,
Florence, j’ai voulu lui parler. Mais il n’y a pas la place en ce moment. Je
m’étais pourtant armée de courage. Enfin, ce sera pour plus tard.
- Ne recule
pas trop. C’est un conseil d’amie.»
Libertario
était déjà là. Il parlait avec policiers gendarmes et pompiers qui s’étaient
joints au mouvement où une place toute particulière était dédiée à la police
municipale. William Hervet se tenait sur une béquille, à proximité du banc où
il pourrait s’asseoir si besoin.
Mais à part la
maréchaussée, la presse et les représentants de la municipalité, il y avait peu
de monde. Ça se comprenait aisément, vu le caractère de la manifestation, qui
était à la fois spontanée et quasi-officielle avec ces uniformes et la présence
de l’écharpe tricolore du maire et des élus de Louviers et de pas mal de
petites communes alentours.
A la
différence d’une cérémonie officielle, il n’y avait pas de tribune. Le
maire aurait bien voulu prendre la parole, mais rien n’était prévu. La démarche
spontanée datait de quelques heures et personne n’avait demandé la présence de représentants
de la municipalité. Le maire chercha le commissaire mais celui-ci s’était tenu
à l’écart de la manifestation.
Très énervé,
Pierre-Henri Gargallaud fondit sur Libertario Garcia qu’il venait d’apercevoir.
- « Ah !
J’aurais dû m’en douter ! Vous êtes là, vous ! Les suceurs de sang… »
Très peu de
gens entendirent les propos rageurs, mais le silence gagna immédiatement toute
l’assistance. Arnaud Meunier, le directeur de cabinet, ne savait pas où donner
du regard cependant que le public guettait les deux protagonistes en se disant
que tout pouvait se produire. Le maire était cramoisi, ce qui soulignait la
pâleur inhabituelle du visage de Libertario.
- « Ils
ne vont quand même pas se battre ! entendit-on dans l’assistance.
- C’est vrai
ça, qu’est-ce que vous faites s’ils se battent ? dit Patrick Lechaud
à l’oreille de l’inspecteur Domfront.
- Arrêtez vos
conneries ! Ils ne vont pas se battre ! Ils ne peuvent pas se battre.
Le premier qui tape a perdu. Ils ne sont pas fous. »
Un large
sourire éclaira le visage de Libertario Garcia.
- «
Monsieur le Maire, vous êtes indécent. »
Ils
continuaient à se regarder. Personne ne voulait faire demi-tour. Le maire se
cherchait quelque chose à faire. Il fonça droit, rasa Libertario et se rendit
au poste de police où il demanda à voir le commissaire. Éberluées, ses troupes
étaient restées derrière lui.
Libertario
pouvait sourire. Il avait le champ libre pour parler avec les uns et les
autres, et le sujet était tout trouvé. On ne parlait plus que du maire qui
avait pété les plombs.
Il fallait
passer à autre chose. On alla trouver un malheureux collègue, le seul qui
cotisait régulièrement, et qui du coup se retrouvait porte-parole du
commissariat.
Il ne s’en
tira pas trop mal. Il prit le micro, et rendit hommage au disparu, sans faire
aucune allusion sur les pratiques qui lui étaient reprochées. Surtout il appela
à une solidarité entre tous les représentants des forces de l’ordre. La mort de
Jacques Lorraine faisait la démonstration que, quel que soit leur statut, et
même s’ils n’en ont pas, les représentants de l’ordre font un métier difficile,
qui mérite soutien et respect de la population et des pouvoirs publics. De
fait, il remercia le maire et son équipe de leur présence. Pour faire bonne
mesure, il remercia aussi Libertario quand même celui-ci n’avait aucun rang
protocolaire, mais il s’agissait de ne se mettre mal avec personne.
Les policiers
municipaux s’étaient cotisés pour faire fabriquer dans l’urgence une banderole
qui parle. Deux mots couvraient sa largeur : POLICIERS, RESPECT blanc sur rouge. Juste en dessous, la formule HOMMAGE À NOTRE AMI ASSASSINÉ s’étalait
en caractère plus petit.
Il y avait à Louviers une imprimerie
publicitaire qui avait accepté de la faire gratuitement et rapidement. Derrière
elle, les maigres rangs des manifestants s’ébranlèrent en direction des
boulevards que l’on traversa. La présence imposante d’uniformes imposait
respect et silence aux automobilistes.
L’idée était
de se rendre sur le lieu-même de l’agression initiale pour que William Hervet,
assisté des policiers municipaux, dépose une gerbe.
Très vite un
malaise envahit la manifestation. Le carrefour du Sapin ne s’était jamais
appelé comme ça officiellement. Ça tombait bien puisqu’on avait retiré le sapin
depuis quelques années. Il n’empêche c’était l’endroit choisi par les policiers
municipaux pour leur cérémonie d’hommage.
- « Mais
c’est pas possible, ça ! C’est pas possible ! Ils le font
exprès ma parole ! Mais comment ils ont pu me faire ça ? »
On entendait
le maire marmonner entre ses dents. À côté, ça s’agitait. Le directeur de
cabinet appelait désespérément le Directeur des services techniques, qui ne
répondait pas. De toute façon il était trop tard. A peine les services avaient
procédé au nettoyage des graffiti que l’inscription fatale bravait les
autorités :
£es enfants
sages
Ce fut un coup
terrible. Personne ne savait que faire. Sans attendre que le maire lui demande,
Renaud Meunier appelait le directeur des services techniques… qui était sur
répondeur. Il lui demanda de rappeler et il doubla l’injonction d’un SMS.
William Hervet
était tout blanc et la gerbe qu’il tenait dans ses bras pesait trop à présent
pour ce qu’il était capable de supporter. Libertario rejoignit l’avant du
cortège et proposa de continuer comme si de rien n’était. Il fallait décider
vite, ne pas montrer d’hésitation, et l’on pourrait déposer les fleurs dans la
cour de la mairie ou devant la police municipale.
William Hervet
s’évanouit.
Le capitaine
des pompiers, qui avait, par sa présence tenu à marquer sa solidarité, se
précipita vers lui pour des premiers secours.
Le cortège
était à présent bloqué avec ce petit groupe autour du policier municipal assis
sur un bout de trottoir et personne ne pouvait plus repartir. Les journalistes
prenaient des photos, même s’ils savaient que, par décence, ils ne les
publieraient pas. Tout le monde se regardait. Personne ne se sentait l’occasion
de continuer ou de partir. Il n’y avait rien à faire.
Lorsque le
SAMU arriva, William Hervet refusa de se faire embarquer. Il allait mieux.
Chacun lui conseilla cependant d’aller se faire hospitaliser pour des analyses.
De toute façon, il n’aurait pas été en état de poursuivre la marche. Il
s’installa dans le fourgon avec la gerbe dont on lui assura qu’il la déposerait
lui-même le lendemain matin avec ses collègues, en présence du maire et du
commissaire de police, une fois le lieu nettoyé et mis au propre, avec une
petite stèle funéraire.
Le cortège
reprit la route dans un climat irrespirable. Personne ne savait trop s’il
fallait que cela se termine vite, ou si, au contraire il fallait, envers et
contre tout, continuer sur les boulevards, alors même qu’on allait devoir se
mêler aux sorties des écoles et des collèges.
Un appareil
survola le collège. Tout le monde pensa qu’il s’agissait d’un instrument de
surveillance policière. Enfin, comme on dit, c’est en marchant qu’on trouve le
mouvement. Il fallait simplement que l’on regarde dans la même direction.
Le maire
interrogea le commissaire de police.
- « Mais
non, c’est pas nous ! Vous pensez bien, avec les moyens qu’on a, on va pas
en plus se payer des drones. Tout ça m’inquiète, Monsieur le Maire, je ne vous
le cache pas. En même temps, il faut éviter de paniquer l’assistance qui en a
déjà pris suffisamment. C’est important que cette manifestation se tienne. Vous
êtes d’accord ?
- Bien
entendu. Mais enfin, c’est incroyable cette histoire de drone. Quand on voit
qu’on achète ça en supermarché pour pas un rond et que la police n’en dispose
même pas.
- Oui, vous
avez raison M. le maire, mais en même temps, on en ferait quoi, là, tout de
suite. »
Fatima
s’approcha de Rossignol.
- Monsieur le Commissaire,
il faut que je vous parle
- Oui, je sais
Madame Pinco, on verra ça à la fin de la manif. Pour l’instant, avec vos
collègues, je vous le dis : faites attention à tout. Ne discutez pas, prenez
un maximum de photo. Je sens le danger. Essayez de voir ce qui se passe avec
les drones. Tâchez de savoir d’où ça vient. Je suis sur que dans le public, il
y en a qui savent. Et amenez-moi Domfront ! »
Il fallait que
tout se passe comme prévu ! Tout juste dévia-t-on légèrement la route
lorsqu’on obliqua vers les rues du centre-ville alors que, dans la logique, on
aurait dû suivre le boulevard Clemenceau.
Il fallait
passer par le cœur de la ville. Il fallait concerner tous les habitants. Le
cortège s’animait. Il devenait moins silencieux. En défilant, les manifestants
croisaient des badauds dans les rues commerçantes. Ils avaient de quoi
raconter.
Les bruits ne
parvenaient pas à totalement couvrir la conversation téléphonique du maire. Il
venait enfin de joindre le directeur des services techniques même si, au fur et
à mesure de l’échange, le ton s’était apaisé. On allait passer place de la Halle , celle
que le maire avait remodelée et qui constituait l’élément le plus emblématique
de son bilan municipal. La couverture en béton assombrissait le site qui n’en
avait guère besoin dans les esprits attristés.
Mais, au
passage du cortège, un bruit assourdissant terrifia le défilé. Le maire appela
le directeur des services techniques.
- Monsieur le
directeur, arrêtez-ça, s’il vous plait !
- Mais on n’y
peut rien Monsieur le Maire, vous pensez bien que ça ne vient pas de nous.
- Mais d’où ça
vient ? Qui est-ce qui a fait ça ? C’est bien vous le responsable de
la sono.
Gargallaud
pensait que c’était une sono défaillante, qui crachait son larsen. En fait, à
l’analyse, c’était de la musique, quelque chose directement inspiré du punk
rock de la belle époque. Insupportable pour des oreilles peu habituées.
- Ça vient pas
de nous, Monsieur le Maire. A mon avis, ça vient des drones !
- Ça doit vous
changer du festival des grands amateurs de piano » glissa un adjoint qui
essayait de faire de l’humour.
C’était bien
le seul.
Peu de gens
auraient imaginé qu’il puisse s’agir de musique, même si l’on percevait une voix
humaine, un hurlement syncopé plus précisément.
Le commissaire regarda les drones qui s’étaient positionné comme autant de haut-parleurs.
Le commissaire regarda les drones qui s’étaient positionné comme autant de haut-parleurs.
Mais ce
n’était pas tout. Un drone vint se glisser sous la halle, avant de se placer en
position stationnaire. Les gens avaient vraiment peur, avant de se féliciter,
pour les plus hardis, d’être toujours vivants.
Et puis, au
moment où, devant des policiers impuissants, quelques agents des services
techniques de la ville avaient été chercher des perches pour essayer d’attraper
cette drôle de bête qui ne bougeait plus, le drone s’avéra être un puissant
projecteur, et sa lumière puissante réverbéra sur le mur de la ville une
inscription en lettre de feu :
£es
enfants sages
font
les adultes désespérés
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