Madame la Présidente, chère Sylvia
Tu viens de
m'écrire, ainsi qu'à presque tous les adhérents du parti radical de gauche, une
lettre (à laquelle tout un chacun peut avoir accès en cliquant là ) qui m'a laissé un temps
sans voix avant de me dire que, finalement, elle méritait réponse.
C'est entendu, la
politique est malade, la gauche est malade, le radicalisme est malade, et
nous-mêmes ne nous sentons pas très bien. Il n’empêche, rien dans ton courrier
ne répond aux attentes économiques, politiques et sociales alors même que si la
politique doit avoir un sens, et derrière elle les partis, c’est bien pour
donner un sens à l’action, en dégager les enjeux et faire des propositions alternatives.
Or, non seulement
la fusion que tu proposes n’offre pas d’alternative, mais, pire encore, elle ne donne pas non plus les moyens d’en construire une.
Un autre radicalisme est possible
Tu décides de
rayer d’un trait de plume l’histoire du parti radical de gauche, en proclamant
que l’Histoire impose le rapprochement des deux familles radicales. Macron aurait,
par miracle, fait disparaître les notions de droite et de gauche, réalisant
ainsi le vieux rêve de la famille centriste. Tu en prends acte dans la vidéo
que tu publies sur le site du prg en déclarant que le projet de la famille
radicale réunifiée est de redevenir … «ce parti du centre »
Tu m’excuseras de
ne partager ni ce point de vue ni ce projet. Je n’y vois aucune affirmation d’indépendance,
mais au contraire la démonstration que notre parti est non seulement sous
influence mais se refuse à la réflexion, laissant ce rôle à la future structure.
Le devoir de mémoire
Or nous avons une
histoire, et personne ne peut, à notre place en faire le bilan. Nous le devons
à nous-mêmes, nous le devons aux adhérents, aux sympathisants et aux électeurs,
à tous ceux qui nous ont suivis pendant toutes ces années. Avec nos adresses et
maladresses mais avec notre cœur, nous avons contribué à l’histoire de la
gauche et à l’évolution de la société française. Il est une citation qu’on
accorde tantôt à Churchill, tantôt à Confucius disant qu’un peuple qui renonce
à sa propre histoire, se condamne à la revivre. Dans notre cas, refuser notre
histoire, la considérer comme une parenthèse nous condamne tout simplement à
mort. Ce n'est rien moins qu’un reniement de ce que les radicaux de gauche ont
construit pendant des années, avec les figures contestables et incontestables de
Bernard Tapie, Michel Crépeau, Christiane Taubira, Bernard Kouchner et
Jean-Michel Baylet notamment. Les radicaux ont ancré à gauche le besoin de
renouvellement social, la mise en avant de la laïcité quand elle semblait une
évidence assise, la réflexion sur l’économie solidaire, l’attention à l’évolution
des mœurs face à l’ordre moral oppressif.
Tout cela, résumé
trop rapidement, raconte à quel point nous avons eu notre rôle dans la vie
politique, en dépit de notre faible poids électoral, précisément à cause de
notre indépendance et de la détermination de nos dirigeants, de nos élus et de
nos militants.
La politique n’est pas un ventre mou
Tu verses dans la
palinodie en nous proposant d’échanger notre action au service d’une gauche
moderne contre la perspective de nous installer dans le centre, ventre mou de
la politique, auquel nous apporterions la bonne parole radicale.
Tu m’excuseras de
ne pas répondre à cet acte de foi.
Quel avenir pour
une fusion lors même que nous renonçons à la gauche qui faisait notre identité.
Depuis 20 ans que je suis au parti radical de gauche, j’ai pu constater que 80
% des adhérents ont adhéré parce qu’ils étaient de gauche.
Tu nous proposes
de nous unir à ceux qui nous ont combattus, qui ont notamment soutenu Nicolas
Sarkozy et qui, localement, ont combattu nos équipes ou nos alliés.
Penses-tu
vraiment que la victoire d’Emmanuel Macron ait effacé l’histoire de ces
dernières années ? Penses-tu qu’Emmanuel Macron ait effacé les notions de
droite et de gauche ? Penses-tu que, comme l’ensemble des partis sous
influence, l’avenir de la politique ne puisse se situer que dans le ventre mou
du centre, où déjà, face au parti du Président, nous n’aurons pour perspective que de nous noyer ou de nous
entre-déchirer avec l’Udi, l’Udf, le Modem, les centristes, sans parler d’autres
officines créées par des politiciens cherchant à sauver leur boutique.
Pour ma part, je
ne serai pas de ce renoncement radical.
L’espoir est ailleurs.
La politique est
malade, la gauche est malade, le radicalisme est malade, cela ne signifie pas
qu’ils doivent mourir.
La politique est
malade et Macron en est le symptôme, même si son élection improbable a permis d’écarter
du pouvoir les populistes de la France
Insoumise et du Front National.
La gauche est
malade, parce qu’elle s’est montrée incapable et de tirer son propre bilan et
de tracer des perspectives cohérentes.
Le radicalisme
est malade parce que sa santé fragile a été ébranlée par l’émergence du
macronisme et la déroute de ses alliés.
Mais ni la
politique, ni la gauche, ni le radicalisme ne sont morts. Ils revivront parce qu’ils
sont indispensables à la respiration de la démocratie.
Le radicalisme,
fragile encore, doit être au centre de la recomposition de la gauche de
gouvernement. Une gauche créative, attentive, apte à répondre aux nouveaux
défis du monde, qu’il s’agisse de l’éducation d’abord, dont la modernisation
est durement attaquée par le nouveau gouvernement, liés qu’il s’agisse de la
citoyenneté moderne et des enjeux liés à la protection des lanceurs d’alerte,
à la protection de l’individu dans la société numérisée, qu’il s'agisse de la relation
de l’humain au travail à l’heure de la robotisation, qu’il s’agisse encore de
la formation tout au long de la vie, bref, qu’il s’agisse du projet de l’épanouissement
de l’humain et de son rapport à la nature reconsidéré par le réchauffement
climatique. Le radicalisme encore, créateur de la laïcité, doit promouvoir ce
concept dans un projet universel. Cette vision universaliste propre à la gauche
est aussi la seule voie qui puisse permettre une solution à la crise des réfugiés.
De tout cela, je
n’ai pas vu trace dans ta lettre. Je suis persuadé que sur ces points
fondamentaux, nous aurons les plus grandes difficultés à trouver des points d’accord
avec cette branche du radicalisme qui a soutenu la saisine du conseil
constitutionnel pour faire abolir la loi sur le mariage pour tous, dont les
radicaux de gauche sont les parents.
C’est la raison
pour laquelle, Madame la
Présidente , chère Sylvia, je voterai contre la disparition
des radicaux de gauche dans le projet de fusion avec les radicaux valoisiens.
Olivier Taconet
Président de la fédération de l'Eure du parti radical de gauche
1 commentaire:
J'étais très confuse quand mon amant que j'ai épousé il y a 11 ans m'a dit qu'elle avait besoin d'un divorce simplement parce qu'elle est tombée amoureuse d'un gars qu'elle a rencontré à la banque, elle a pris tous ses effets personnels et a quitté ma maison pour aller mais elle a insisté et est parti. Ce n'était pas facile du tout pour moi parce que j'avais mal et ne pouvais pas aller travailler ou même manger, j'ai fait beaucoup de recherches sur Internet quand je suis tombé sur de beaux témoignages sur le docteur Isikolo. Je lui ai raconté mon histoire, je ne savais pas que le Dr Isikolo pouvait être si gentil, il m'a dit que mon amant reviendrait dans les 24 heures et que tout se passerait comme il l'avait dit et que j'en aurais trouvé un sur terre. Je continuerai à témoigner à son sujet jusqu'à ce que Christ vienne. Vous pouvez le contacter si vous avez besoin d'aide: isikolosolutionhome@gmail.com OU appelez-le directement au +2348133261196. Merci beaucoup Dr Isikolo.
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