L'indispensable réforme
Les radicaux de gauche avaient senti le coup venir ... A quelques semaines de l'annonce de François Hollande, ils ont pris part à la manifestation du 10 mai réunissant les partisans de la réunification sur le Pont de Normandie. Les Normands sont dès à présent les grands bénéficiaires de la réforme. |
La diminution du nombre des Régions n'a certes de sens que si elle leur permet d'avoir une vraie identité et un vrai pouvoir. La Normandie réunifiée a l'avantage de répondre à la première condition. Banco ! Elle est la seule région a s'assoir dans un cadre historique et culturel cohérent. Bien que petite, eu égard aux autres entités nouvellement créées, elle aura un poids cohérent vis à vis des autres régions d'Europe, en englobant 3 grands pôles urbains structurant la vie de 3 millions d'habitants.
Le vrai pouvoir des Régions
En ce qui concerne le vrai pouvoir, c'est juré, le gouvernement y travaille.
Pour l'instant, c'est assez logique en quelque sorte, on a d'abord parlé du dessin des nouvelles régions et du nouveau paysage administratif français :
ce n'est pas rien l'identité ! ... Même s'il convient de ne pas retourner dans les travers de l'administration à la Française dont le seul but vise à renforcer le pouvoir central en découpant des Régions sans queue ni tête.
Mais l'annonce faite par le Président de la République, et reprise par Valls et Vallini, ne se limite pas à cela. Faire de plus grandes régions n'auraient pas de sens, si elles devaient se limiter à ce qu'elles sont. Ils reste à sortir la France de sa vision centralisée, de passer à une administration souple, moderne, fédéraliste. Ainsi les Régions pourraient elles s'occuper d'enseignement, non seulement en gérant les établissements scolaires du collège à l'université, en passant par l'apprentissage et la formation professionnelle mais plus spécialement en accueillant une gestion décentralisée de l'éducation. On a pu mesurer à quel point une réforme telle que l'aménagement des temps scolaires, pourtant vitale, a pu être victime de la lourdeur de l'éducation nationale. Les réformes à venir pourront s'appuyer sur des régions renforcées qui pourront enfin avoir prise sur le système éducatif. La réforme vise en effet aussi à réduire le poids d'un Etat ankylosé, coupé de la réalité locale. L'effort de proximité est là. André Vallini insiste sur la fusion des fonctions publiques de l'Etat et des Collectivités Locales. Il peut sembler paradoxal de parler de proximité lorsqu'on fabrique de grandes régions, qu'on prévoit la suppression des département et qu'on vise la disparition des intercommunalités de moins de 20.000 habitants.
De fait, le but est de recréer de nouvelles proximités. A quoi correspond le pouvoir d'un maire d'une commune de moins de 500 habitants, bien souvent coupé d'un réel bassin de vie ? Jusqu'à présent, la France a toujours reculé devant le problème de l'éparpillement des pouvoirs locaux. Le renfort du pouvoir intercommunal vise à résoudre le problème. On est certes encore dans du bricolage, mais à un niveau supérieur visant à la création de territoires cohérents en fonction de la vision fédéraliste qui tente de s'imposer depuis 30 ans dont les échelons intercommunaux, régionaux et européens se substituent aux classiques communes, département, Etat.
On aurait tort de mépriser le débat qui s'ouvre. Nous sommes là dans les premiers pas d'une réforme majeure qui, sous des dehors techniques, vise à la transformation de l'organisation politique de la France.
A suivre ...
Pour donner une idée du débat, cliquer ici pour connaître le point de vue des radicaux de gauche sur la réforme. Un débat qui s'annonce houleux ;)
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