jeudi 29 novembre 2012

Ce qui me gène à Notre Dame des Landes



L'époque n'est plus aux grands projts nationaux, de plus en
plus rares. La mobilisation nationale peut faire échouer un projet
local, certes, mais cela risque de se retourner politiquement
contre les auteurs de la mobilisation.
Je ne me prononcerai pas ici sur l’adéquation ou non du projet d’aéroport du grand Ouest à Notre Dame des Landes.

L’une des forces de ce projet est précisément qu’il est un projet local, voulu par des autorités régionales et qu’il ne s’agit donc pas d’un projet d’Etat, comme l’était le camp militaire du Larzac ou comme peuvent l’être des projets de centrales nucléaires par exemple.

Il s’agit de construire un grand aéroport du Grand Ouest. A priori, cela semble intéressant et pour plusieurs raisons d’où les logiques environnementales et économiques ne sont pas absentes.

La première, il s’agit d’un vrai désenclavement parisien.

En matière d’aéroport, la France vit toujours selon son vieux modèle centralisateur, ce qui fait que la France a vu se multiplier des petits et voire de micro-aéroports rendant impossible une rationalisation du transport aérien. Je constate d’ailleurs que les régionalistes bretons sont favorables au projet. A priori, en tant que fédéraliste, je me vois mal m’opposer à un projet mis au point dans une logique interrégionale, et décidée en fonction d’arguments locaux. Il ne s’agit pas d’un caprice de l’ancien maire de Nantes, au détriment du maire de Rennes… non, toutes les collectivités se sont mises d’accord là-dessus.
Jean-Luc Mélenchon mêlant sa voix aux opposants de
l'Ayroport. De la part d'un productiviste forcené, difficile de
ne pas y voir d'arrière pensées.

La deuxième, il s’agit d’une démarche économique cohérente. L’agglomération de Nantes est l’une des plus grandes de France, elle est en perpétuelle croissance démographique. La réussite démographique et économique tient à sa modernité et à sa capacité à accueillir et à échanger. C’est grâce à cela que la Bretagne a réussi à se développer malgré sa distance vis-à-vis des centres économiques.

La troisième, le projet, déjà ancien répond cependant, parce qu’il s’est enrichi et amélioré à des normes de haute qualité environnementale.

Oui, mais il y a la nostalgie.

Ainsi, nous voyons se mêler bras dessus bras dessous Jean-Luc Mélenchon, écologistes, anarchistes et petit propriétaires dans une lutte unitaire où chacun fait germer ses arrière-pensées.  

Qu’importe si le centralisateur productiviste Mélenchon est au fond l’ennemi acharné d’une démarche écologiste. L’idée est bien de situer l’ennemi, et de faire éclater l’alliance écolo-socialiste. Ça tombe bien, Jean-Marc Ayrault, défenseur du projet est aussi premier ministre. Ainsi peut-on faire passer le projet pour une volonté de l’Etat alors qu’il est tout le contraire.

Qu’importe si ce projet correspond à une nécessité vitale pour le fragile équilibre économique de toute une région !

On est là dans une sorte de rêverie, comme si l’époque n’avait pas terriblement changé depuis l’époque du Larzac où de jeunes lettrés parisiens se rêvaient éleveurs de moutons. Nous ne sommes plus dans l’Etat gaulliste d’après guerre, héritier des 30 glorieuses. Les défaillances économiques, les erreurs stratégiques se paient cash, par des pertes d’emploi et la désespérance sociale. Ce ne sont ni les écologistes, ni les mélenchonistes, encore moins les communistes ou les gauchistes qui en tirent bénéfice. C’est la démagogie populiste de droite qui  attend juste un peu pour se glisser dans les bottes de la démagogie populiste de gauche.

 

A vouloir transformer tout équipement public en ennemi par nature, c’est l’intérêt général qu’on met à la trappe ! Les conséquences risquent d’être désastreuses sur le plan économique, social et politique.  
 
 
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Un rappel : n'oubliez pas,
café radical vendredi prochain à 18h30
La finance est elle notre ennemie ?
Animée par le professeur Hervé Causse

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