Le temps des radicaux
congrès du prg 2012 au parc floral |
Nous n’avons d’autre choix que d’être audacieux et
responsables. En toutes circonstances, nous ne devons, nous ne pouvons nous
montrer hostiles au gouvernement que nous avons contribué par les élections à
porter au pouvoir.. Nous savons que la vie politique est plus rude pour les
partis de gouvernements, mais nous savons que c’est là même que nous gagnons en
crédibilité.
L’erreur cependant serait de nous comporter systématiquement
comme une courroie de transmission du pouvoir, et d’apparaitre comme un courant
externe du PS. Nous ne sommes pas socialistes, comme nous ne sommes pas verts
et encore moins communistes, mais au-delà de ces définitions négatives, nous
sommes radicaux, et il faut faire savoir ce que cela veut dire.
Il faut être absolument moderne. Arthur Rimbaud, la radicalité
en pratique.
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Mes chers amis, à l’heure où les conservatismes poussent
comme des champignons, je vous engage à être
absolument moderne, pour reprendre la formule d’Arthur Rimbaud.
Bien sur, il n’est pas question au nom de notre chère
modernité, de laisser tomber nos valeurs et encore moins notre identité. Le
monde bouge et, dans ce contexte, l’humanisme qui nous constitue, ne peut pas
laisser la place au repli sur soi, ou au respect des traditions.
Être radical, c’est prendre les choses à la racine, et nos racines prennent source dans le combat pour la liberté et la recherche de la vérité, contre les dogmatismes, les absolutismes. Or, ce n’est un secret pour personne, nous sommes dans un monde qui bouge, celui même où pour détourner une formule de Tomasi di Lampedusa : il faut que tout change pour que nous restions nous-mêmes. Cela veut dire que dans ce domaine notre politique doit être offensive, audacieuse, sous peine d’être vouée à l’échec. Or, justement, parce que les socialistes portent le poids de la responsabilité de la gestion gouvernementale, nous devons avoir l’initiative des idées neuves, et de l’ouverture d’esprit alors que la tendance générale est à la défensive dans l’ensemble des partis et de la population face à un monde qui fait peur, qui se restructure dangereusement et où le risque est omniprésent.
Être radical, c’est prendre les choses à la racine, et nos racines prennent source dans le combat pour la liberté et la recherche de la vérité, contre les dogmatismes, les absolutismes. Or, ce n’est un secret pour personne, nous sommes dans un monde qui bouge, celui même où pour détourner une formule de Tomasi di Lampedusa : il faut que tout change pour que nous restions nous-mêmes. Cela veut dire que dans ce domaine notre politique doit être offensive, audacieuse, sous peine d’être vouée à l’échec. Or, justement, parce que les socialistes portent le poids de la responsabilité de la gestion gouvernementale, nous devons avoir l’initiative des idées neuves, et de l’ouverture d’esprit alors que la tendance générale est à la défensive dans l’ensemble des partis et de la population face à un monde qui fait peur, qui se restructure dangereusement et où le risque est omniprésent.
Prenons l’exemple de deux thèmes qui nous sont chers :
l’Europe et la laïcité.
Sur l’Europe, nous sommes encore dans les conséquences du
vote de 2005. Ceux qui ont voté contre trouvent la confirmation de ce que
l’Europe n’est pas une bonne chose et qu’ils ont eu bien raison puisque
l’Europe ne va pas bien, refusant bien logiquement toute responsabilité quand
au délitement politique de l’Europe… cependant que ceux qui ont voté pour
voient s’écrouler l’édifice européen et le renforcement des égoïsmes nationaux,
dans une période où, précisément, la solidarité s’impose chaque jour d’avantage
au niveau du continent.
Nous restons encore dans cette terrible logique du
« sauvons l’Europe » … cette formule, je l’ai faite mienne, mais je
me lasse de cette attitude défensive. Nous avons perdu le combat sur le
référendum, mais la question de l’Europe se pose plus que jamais. Nous voyons
bien que face aux logiques du système financier bien décrites dans la motion d’
Si la Turquie avait fait partie de l’Europe, ou avait eu la
perspective d’en faire partie, les suites du printemps Arabe n’auraient
absolument pas été les mêmes. Redéfinissons le projet européen et intégrons la
Turquie dans le projet. Il faut parler du monde.
Il faut bien sur parler du projet fédéral, il faut être les
porteurs de l’Europe, dans une période où les négociations intenses empêtrent
le gouvernement et où les démagogies du front de gauche occupent l’espace
politique au côté de la tendance nationaliste du Ps, que certains (je me
demande pourquoi) appellent sa gauche … m’enfin !
Sur la
laïcité. Là non plus il ne faut pas être défensif. Bien sûr,
la laïcité, c’est la gauche, c’est la République, c’est les radicaux. C’est
nous ! Nous en sommes fiers ! N’empêche que là aussi ce que nous
défendons de la laïcité doit être modernisé. La laïcité que nous avons voulue,
s’est imposée dans la société française. C’est un combat que nous avons gagné. S’il
faut à présent se battre pour la laïcité, le combat n’est pas le même.
Le combat n’est pas le même : on n’en est plus à nous
battre contre une église qui a fondé l’État et se confond avec lui. Ce combat
contre l’évidence politique et sociale de la légitimité et de la tradition
n’est pas le même que de permettre tous types d’expression religieuse à la
condition qu’ils ne remettent pas en cause les droits de la femme et de la
personne, qu’ils ne justifient pas l’oppression des peuples …
Dominique Wolton, sa réflexion sur le modernisme et les communauté impose une autre vision de la laïcité |
L’ennemi n’est pas le même. Effectivement notre combat pour
la laïcité passe par la lutte contre toutes les formes de racisme, par la lutte pour le droit à l’avortement et à la
dignité, par la lutte pour le mariage
des homosexuels, c'est-à-dire par tout ce qui fait qu’on ne se retrouvera pas
aux cotés de Marine Le Pen, des catholiques intégristes ou de l’Ump pour mener un combat défensif aux conséquences
incertaines. Ainsi donc, je l’ai dit, le combat laïc doit non seulement exclure
toute forme d’intrusion de la religion dans le domaine politique, mais il doit
aussi intégrer les logiques communautaires où s’organisent d’autres types de
pouvoir. Dominique Wolton précise qu’à vouloir rejeter les identités, on
favorise le communautarisme et l’on sait à quel point ce qu’on appelle les
réseaux sociaux engendre ce type de comportement. La laïcité doit s’intégrer
dans les logiques communautaires, dans la vie associative, dans les quartiers,
dans la vie de la cité, lieu de la politique de proximité. La laïcité doit
conquérir le quotidien, c’est à mon avis son nouveau combat et sans doute les
radicaux ont, grâce à leur implantation locale des atouts à ce niveau là.
Au-delà de l’action concrète, la laïcité doit aussi évoluer théoriquement.
Renforcer l’identité dit Wolton, il
a raison, est un moyen d’éviter le communautarisme.. Et Tobie Nathan dit « l’identité
est un projet ». Parler d’identité, reprendre le principe
d’enracinement de la
philosophe Simone Weil ,
ne pas laisser ce terrain à la droite, à l’extrême droite, aux fanatismes, et
défendre la réciprocité de l’individualité et de l’universel. Tel est à mon
sens le combat de la laïcité moderne.
J’ajoute un dernier exemple qui nous distingue des Verts, et
notamment parce que nous sommes impliqués dans l’action locale, et porteurs
d’une démarche pragmatique. Les pieds sur terre, même si nous avons le nez dans
les étoiles. Nous avons des valeurs, nous aimons la nature, cela nous a valu quelques
accointances avec les Verts, mais jamais nous ne ferons de la nature ce paradis
perdu dans lequel l’homme ne serait qu’un pêcheur éternel. Nous revendiquons une nature domestiquée et
respectée par l’homme, qui sait qu’il ne peut se construire en dehors d’elle,
qui sait ce qu’il lui doit, mais qui
ne doit pas s’y soumettre. Parce que la nature de l’homme c’est le refus de la soumission. Pétrole ,
énergie nucléaire, gaz de schiste même, aucun débat ne doit être éludé, mais
jamais il ne doit être question de soumettre à l’idéologie de la décroissance,
toute une part de l’humanité qui n’a pu jusqu’à présent tirer bien-être et
profit de ce que la croissance a pu nous apporter faisant de nous les
privilégiés de l’humanité. Nous devons sur tous les points nous distinguer d’un
débat idéologique pour poser les bonnes questions, celles qui débarrassent des
a priori et des préjugés, celles qui permettent des réponses durables.
Je vous propose donc mes chers amis de reprendre en main le
projet radical, celui que nous sommes les seuls à porter. Parce que nous
n’avons pas la lourdeur de fonctionnement du parti socialiste, parce que notre
histoire, notre identité sont beaucoup plus saines, parce que nous sommes plus
naturellement ouverts aux débats.
D’immenses chantiers attendent la France dans l’Europe et
dans le Monde qui évoluent très vite. Les programmes sont dépassés avant que le
texte ne sorte de l’imprimerie. Mais ce qui est pérenne, c’est notre capacité à
comprendre, à saisir le présent pour construire l’avenir. Les radicaux doivent
accueillir les intellectuels, doivent leur permettre de s’exprimer et de
permettre un débouché politique.
C’est à cette condition que nous deviendrons un parti
incontournable. L’audace à gauche est notre seul programme, c’est un beau
titre, il faut continuer de lui donner corps.
J’ai déjà parlé de nos principes sur la laïcité, sur
l’humanisme, sur la nature, sur l’Europe la finance, l’euro et ses déclinaisons
politiques … ce sont là d’immenses chantiers où nous devons nous préparer à
penser autrement d’ici quelques années et qui se résume dans cette idée
utopique, généreuse qui nous amène à prôner, bien que nous n’en parlions plus
guère : la 6e
République.
Projet, essentiel parce qu’il s’agit vraiment de
sortir de ce bricolage institutionnel, nous devons continuer à être le fer de
lance de la modernité.
Nous avons été suivi par Montebourg et les Verts, au point
qu’il y a confusion … mais il faut marteler les initiatives nouvelles, tout en
continuant à dire l’importance de la concomitance entre élections
présidentielles et législatives et suppression du poste de 1er
ministre. Je rajoute une autre idée relative à la représentation
nationale.
Celle-ci est très mal
assurée dans notre République. Est-il normal que des candidats qui font 18 %
des voix, ou 10 % à l’élection
présidentielle soient quasi-absents de l’assemblée nationale. Je ne le pense
pas. Bien sur, une assemblée sans facho, ça peut faire plaisir… Mais ça me
semble un mauvais calcul. On ne peut pas appeler ça la représentation
nationale. On peut bien sur ajouter un peu de proportionnelle. Cela me semble
insuffisant.
On sait aussi que le Sénat n’est pas représentatif de la Nation. Depuis
longtemps, et même si, tout un ensemble de circonstances ont valu à la gauche
d’y être majoritaire. Alors proposons une réforme audacieuse du mode de
scrutin.
Est-il normal que seuls certains élus locaux aient le droit
de vote ? De distinguer les « grands électeurs » du reste de la
Nation ? Ce mode de scrutin est archaïque.
Si le Sénat
représente les territoires, tous les territoires, alors tous les citoyens
doivent avoir le droit de vote. Parce qu’ils y habitent. Qu’il n’y ait plus
grands et petits électeurs. Voilà qui
flaire son 19e siècle, sa hiérarchisation censitaire et se trouve coupé de la réalité. Comment
voulez vous que les citoyens s’intéresse à la vie du Sénat ?
Je propose la chose suivante : désigner les représentants
de l’assemblée nationale par scrutin de liste, et désigner les représentants du
Sénat par circonscription, de même manière que sont actuellement désignés les
députés. Il s’agit là, j’en ai bien conscience d’une proposition radicale. Elle
mérite qu’on y réfléchisse.
Ce qui nous est indispensable, pour rester des acteurs de
l’Histoire, conditions pour être un vrai parti, c’est d’agir sur les événements
avant que ceux-ci n’agissent sur nous. Sur
ces chantiers, nous avons besoin de tous. Des forums participatifs, des think
tanks ouverts avec des invités que l’on souhaite prestigieux. L’avenir du
radicalisme repose dans le débat.
A nous de le lancer.
Voici venu le temps des radicaux !
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