Jacques Caron situe sa démarche politique à partir de sa personne, de son histoire, c'est de la plus grande honnêteté et c'est passionnant pour le lecteur.
Au lieu d'une approche théorique de la politique de la ville, nous avons l'approche d'un militant, élu d'une association de locataire, qui devient très vite adjoint à l'urbanisme de la ville d'Evreux en 1977 sous la municipalité Plaisance. Derrière cette histoire personnelle, il y a toute l'histoire d'un quartier neuf, qui va structurer la vie politique ébroïcienne à partir d'une population nouvelle, qui a soif de convivialité, de participation, d'avenir et d'action.
Voilà qui donne à
Le livre commence donc par la démarche introspective de Jacques Caron, avec de réels bonheurs d'écriture, je n'en retiens qu'un seul : écrire est un moyen de retrouver le sommeil.
Gardez votre colère
Jacques Caron est un militant. Incapable de se notabiliser après avoir été des années adjoint au maire et représentant des locataires dans les organismes départementaux, il a fait face aux incompréhensions de ses collègues élus, de fonctionnaires d'Etat, parfois de fonctionnaires territoriaux... mais le fond de son engagement, il le doit aux habitants, à ses voisins, à ses idées. On le sait, Jacques Caron est celui qui déclare qu'on ne démissionne jamais. On sent chez lui l’incapacité à renoncer à ses idées ou de se défaire des engagements vis-à-vis d’une population qui l’a élu.
Et pourtant, il n'y a pas eu de cadeau pour lui dans son engagement. Son livre commence par la campagne municipale récente de 2008 … ce retour permet de vibrer sur des événements récents vu du coté des perdants, mais là n'est pas pour lui la vraie défaite. Ce qui lui tient à cœur sera écarté du programme de la liste à laquelle il appartient... celle de Rachid Mammeri, estampillée PS, le parti de Jacques Caron. Rien sur les quartiers, rien sur son quartier, alors que
L'errance continue. Jacques ne comprend pas qu'on détruise en 2004, de bons immeubles construits en 1977 avec les conséquences que cela suppose.
Jacques Caron marche. Sur fond de faits divers abominables. On se souvient de l’assassinat d’un jeune homme à
De mauvaises réponses à de bonnes questions
et de bonnes réponses à de faux problèmes,
Sur les quartiers, tout le monde s'est trompé et notamment Rolland Plaisance qui voyait l'axe Evreux-Orléans, comme le cœur et l'avenir du quartier ... Il s'agit d'une erreur historique, celle que tout le monde a fait. Rolland Plaisance est revenu dessus.
Jacques Caron a des inquiétudes depuis le début. Il sait que les travaux commencés auront pour conséquence une augmentation des loyers et une augmentation des charges...Le préfet répond par un mensonge : "si les locataires ne peuvent pas payer, l’état paiera".
L’Anru devait permettre la mixité du quartier, c’est le contraire qui s’est produit.
L’Anru organise la pénurie de logement….ce n’est pas l’État qui paie mais le locataire, le contribuable local … Le 1% logement avait pour but de promouvoir le logement social... il est selon Jacques Caron dévoyé de ses buts en favorisant une mixité sociale qui est financée par les moins fortunés ...
L'errance continue. Jacques Caron ne supporte pas les travaux qui déstructurent déjà le quartier. Les camions bennes ne peuvent plus circuler, un détail ….
Le contre-pied de Jacques Caron
Jacques Caron soutient le modèle de l’habitat collectif La promotion du modèle pavillonnaire amène à un rejet encore plus fort de l’habitat collectif...
Il dénonce le rôle déterminant des banquiers dans la politique du logement social (je laisse le lecteur à l’ouvrage de Jacques Caron pour la démonstration par les chiffres) pour obtenir des aides … Pour obtenir des subventions, on rejette les offices d’hlm privés qui permettent un dépassement du plafond et on laisse ensemble les bas revenus. Fin de la mixité annoncée.
Jacques Caron dénonce aussi l'escroquerie de la zone franche. Censée amener de l’emploi pour les habitants de
La gestion des organismes hlm : une question très politique
« Le Gip phare de
C'est peut-être cette incompréhension même qui a valu à Jacques Caron de perdre ses délégations d'adjoint en 1998, 3 ans avant les municipales perdues par la gauche en 2001...
Tout cela, et bien d'autres choses encore, Jacques Caron, en parlera et approfondira le sujet lors du prochain café radical vendredi 1er octobre, confrontant son expérience avec celle de Ghislaine Baudet, adjointe à l'urbanisme de la ville de Louviers.
Jacques Caron m'a chaleureusement remercié de lui offrir la parole, alors que son propre parti lui a refusé... Mais nous, on n'est pas comme ça au café radical. Il suffit que quelqu'un ait quelque chose à dire pour qu'on lui donne la parole ...
PS (c'est le cas de le dire) : notre ami Jacques Caron dédicacera son ouvrage nécessaire à la fin du café radical...
Vendredi 1er octobre à 18h30, brasserie "le jardin de Bigards", 39 rue du quai à Louviers
…
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