Le fait qu'Edwige Antier, qui fait partie de notre identité nationale, veuille interdire la fessée n'aurait rien de surprenant, venant d'une pédiatre réputée... mais le fait est, elle n'est pas seulement pédiatre et pédagogue. Elle est aussi députée. Et députée de la majorité UMP. Et elle profite de son aura médiatique et pour mettre les pieds dans la fourmilière des évidences.
Comme Max Ernst le souligne (même si ce n'est pas le seul aspect qu'il souligne), dans ce célèbre tableau (la Vierge corrigeant l'enfant Jésus devant trois témoins André Breton, Paul Eluard et le peintre) , la fessée fait partie de notre culture, de nos traditions. Nous avons aussi, puisque nous parlons culture des lignes splendides dans "les confessions" de Rousseau, indiquant à quel point sans la fessée qu'il reçut à 8 ans de son éducatrice, Mlle Lambercier âgée de 30, il n'aurait pas été le même homme.
Pour Edwige Antier cependant, une culture est faite pour évoluer, et toutes les traditions ne sont pas bonnes.
Certains pays du Nord de l'Europe ont mis la question sur le tapis. Et l'argumentaire est intéressant. Les enfants élevés dans le rapport de force que symbolise la fessée, auront beaucoup plus tendance à l'âge adulte à se complaire dans cette attitude que d'utiliser l'argumentation, la négociation et la compromission pour imposer leur point de vue.
C'est un argument effectivement plus puissant que celui consistant à dire qu'une bonne fessée n'a jamais fait de mal à personne, et autres balivernes destinées à éviter de remettre en cause nos comportements.
Ne rêvons pas cependant, la fin de la fessée ne signifiera jamais la fin de la délinquance, a fortiori des guerres, ni les difficultés relationnelles entre parents et enfants. Elle ne signifiera pas la fin de la violence non plus. Mais, loin du laxisme, la fin de la fessée pose pour la société une exigence d'efficacité éducative de la part des parents.
Entendons-nous... Il ne s'agit pas de trancher sur le sujet... un sujet qui pour l'instant suscite essentiellement des ricanements, dans les journaux et les cafés ...
Et les cafés, mais le café radical après un premier sourire, se dit qu'après tout, l'accès à la contraception, la distribution des préservatifs dans les établissements scolaires, le droit des homosexuels et autres thèmes sensibles et réservés à la sphère privée, ont eux aussi provoqués des ricanements avant de revenir sur le devant de la scène parce qu'ils touchaient à des sujets sensibles nécessitant un débat social.
Débat social... Tiens, je suis sur qu'un de ces jours le thème de l'interdiction de la fessée reviendra sur le comptoir du café radical.
5 commentaires:
Quand on reçu une bonne fessée on n'a sûrement pas envie de recommencer ses bêtises, car ça marque, justement parce que c'est douloureux. Je m'en souviens encore dans mon enfance c'était coutume et parfois pour pas grand chose. Du temps de mes parents et grand-parents on avait même le droit de le faire à l'école.
Bref, j'ai opté pour éduquer mes enfants sans les battre et cela fonctionne aussi, mais il faut soit prévenir les bêtises à travers l'éducation, soit trouver une punition utile et efficace, instructive, qui fasse réfléchir et évoluer l'enfant.
Sylvia Mackert
Tout le monde a reçu une bonne fessée et ça n'a jamais empêché la récidive. De deux choses l'une : soit la fessée est douloureuse, et ce n'est pas le but recherché... ou alors on est pas en phase éducative. Ou la fessée n'est pas douloureuse mais marque les esprits parce qu'on est en double phase d'humiliation, et qu'on base les rapports adultes/enfant sur le rapport de force.
Le but n'est pas d'éviter qu'on recommence les bêtises parce que c'est douloureux mais parce que c'est une bêtise. C'est beaucoup plus difficile du point de vue de l'éducation, c'est souvent moins satisfaisant, ça prend plus de temps, mais ça marche mieux.
Il y a même ceux qui récidivent après une peine de prison quand ils sont adultes... bref, l'éducation peut aussi échouer. Et je n'ai pas dit que je pratiquais la fessée pour les enfants ou que je sois pour la fessée à tout prix, non, pas du tout, certains comprennent qu'ils font une bêtise et ils recommencent tout de même par plaisir de recommencer et de narguer les parents, et savent qu'ils n'ont plus rien à redouter à part quelques paroles pour les disputer. Parfois il y a des fessées ou des claques qui auraient fait du bien à certains, seulement on serait accusé de maltraiter nos enfants, de les martyriser.
Ils seraient peut-être un peu plus respectueux envers l'autorité parentale.
Et je ne veux inciter personne à battre ses enfants pour autant, il y a suffisamment d'enfants maltraités même en France, pays des droits de l'homme.
Besancenot disait, la gauche trop molle et la droite trop dure, mais l'entre-deux, c'est où ?
On essaie toutes les méthodes et si cela ne marche pas ? Demandez aux professeurs dépassés par leurs élèves parfois dès l'école primaire.
Quant à mes enfants, ils sont adultes aujourd'hui, la petite dernière a 20 ans déjà, et une autre fille est déjà mariée, et mon fils ne veut pas encore d'enfants à 26 ans, le travail et la réussite matérielle d'abord pour offrir une meilleure vie aux enfants plus tard.
Sylvia Mackert
Et si de l'autre côté on fait trop de calins à ses enfants, est-on considéré comme pédophile ? La France exagère parfois dans les deux sens.
Sylvia Mackert
c'est comme avec les réponses cinglantes dans les débats politiques ... comparables à une bonne claque en pleine figure.
Sylvia Mackert
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