Fabrizio Tonello, professeur de science politique à l'université de Padoue, décrit dans un article du Monde une démocratie à l'agonie. L'Italie est un pays tenu par un entrepreneur pesant 6,5 milliards € et utilisant son poids économique pour asseoir un pouvoir médiatique omniprésent. Seuls deux journaux s'opposent à son pouvoir : l'Unità et la repubblica. Ce sont ces deux journaux que Berlusconi attaque en diffamation et en particulier la Repubblica qui pose quotidiennement dix questions relatives à son comportement et auquel le chef de gouvernement refuse de répondre. Comme on dit, c'est la première fois qu'un journal est attaqué pour avoir posé ces questions.
Quelles sont ces questions ?
- M. le président, comment et quand avez vous rencontré le père de Noemi Letizia ? (Noemi Letizia est la jeune fille qui a fêté ses 18 ans avec Berlusconi, qui l'appelle Papounet, et qui a provoqué la demande en divorce de son épouse qui a signalé que non seulement Berlusconi a des rapports avec des mineures, mais qui en plus regrette que Berlusconi n'a jamais trouvé le temps d'assister à l'anniversaire d'une de ses filles)
- Au cours de cette amitié (avec le père de Noemi), combien de temps vous êtes vous rencontré et où ?
- Comment décririez vous les raisons de cette amitié ?
- Pourquoi avez-vous discuté des candidatures avec Letizia (le père) qui n'est pas même inscrit à votre parti ?
- Quand avez-vous eu l'occasion de rencontrer Noemi Letizia (la fille)
- Combien de fois avez-vous eu l'occasion de rencontre Noemi Letizia et où ?
- Vous occupez-vous de Noemi, de son futur, et soutenez-vous économiquement sa famille ?
- Est-il vrai que vous avez promis à Noemi de favoriser sa carrière dans le spectacle ou dans la politique ?
- Veronica Lario (l'épouse qui demande le divorce) a dit que vous fréquentez des mineures. Y en a-t-il d'autres que vous rencontrez ou élevez ?
- Votre épouse dit que vous n'allez pas bien et que vous avez besoin d'être assisté. Quel est votre état de santé ?
Bien entendu toutes ces questions font allusion à des faits précis et l'on comprend que la presse pose des questions aussi gênantes que nécessaires à la manifestation de la vérité en particulier quand elles concernent le personnage politique le plus important d'Italie. Rappelons aussi que Berlusconi fait ouvertement pression auprès des entreprises italiennes pour qu'elles ne passent pas de publicité dans les quotidiens qui s'opposent à lui.
Voilà pourquoi il est important de soutenir la Repubblica et à travers elle la liberté de la presse, fondement de notre démocratie. Pour l'instant, nous sommes 330.000 à l'avoir signé. C'est beaucoup, mais c'est trop peu. Vous aussi, marquez votre indignation.
Pour avoir accès à la pétition lancée par la Repubblica, cliquez ici.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire