dimanche 27 octobre 2013

Un café radical de haut niveau avec Nathalie Kouyaté


Monique Gaillard, à gauche, Présidente de l'association
Passage, était venue parler de son expérience. Un éclairage
permettant de mettre en relation le témoignage de
Nathalie Kouyaté et le travail effectué à Louviers depuis 40 ans.
Il se passe toujours quelque chose au café radical. Au départ, il s'agissait tout bêtement d'accueillir Nathalie Kouyaté, attachée de presse au parti radical de gauche, et auteure d'un témoignage rare : Mon enfer dans une famille d'accueil
Nathalie Kouyaté ne veut pas se contenter d'un simple témoignage, ce qui est pourtant déjà bien. Elle veut agir, faire en sorte que des situations semblables à celle qu'elle a pu vivre, ne se reproduisent pas. 
L'un des aspects les plus insupportables du témoignage de Nathalie Kouyaté est qu'il touche à une période terriblement récente. Ça s'est passé il y a moins de 20 ans.
Cela ne doit pas pour autant effacer les progrès réalisés. Le témoignage d'Isabelle Momplay, qui a été famille d'accueil est à cet égard tout à fait passionnant. 
Isabelle Momplay, assise à la gauche de
Franck Martin, debout, a livré un
témoignage  essentiel sur l'évolution de
la politique de l'enfance menée au conseil
général. 
Non seulement parce qu'il permettait de démontrer par l'expérience que les familles d'accueil ne sont pas mauvaises en soi. Elles sont capables d'apporter au gamin en détresse, la chaleur et l'amour dont il a besoin. 
Mais aussi parce qu'il resituait la dimension politique du problème, soulignant le changement d'attitude du conseil général de l'Eure, depuis son passage à gauche, sous l'impulsion de Jean Louis Destans. Les familles sont à présent formées, très sérieusement, avec une partie obligatoire dans leur formation. 
Chaque détresse est cependant individuelle, et les familles d'accueil n'ont pas toujours les moyens d'y répondre, sans omettre le fait que, dans certains cas, l'enfant est le dernier élément qui devrait s'y introduire.   
Ainsi en est-il parfois des familles traditionnelles ou d'individus qui doivent accueillir un enfant sans avoir les moyens de les accueillir. C'est finalement d'ailleurs ce que raconte Nathalie Kouyaté elle-même.  
Sabine Anquetin et Monique Gaillard, travaillent depuis plus
de trente ans autour de l'enfance et de la famille. Recrutées
au départ au service famille, créé par le Dr Ernest Martin,
elles animent depuis 2008 l'association Passage qui recueillent
sur le modèle de la Maison Verte de Françoise Dolto, les
paroles des parents. 
De ce point de vue, le témoignage de Sabine Anquetin et de Monique Gaillard, créatrices de l'association passage, a été déterminant. Sabine Anquetin et Monique Gaillard sont deux anciennes du service famille créé par Ernest Martin. Tout en faisant référence à la Maison verte de Françoise Dolto, dont le principe était d'accueillir un lieu de paroles pour les parents, et en particulier les parents de jeunes enfants, le travail de l'association se situe clairement en héritage de l'action menée par Ernest Martin en direction de l'enfance et de la parentalité. Avoir un enfant n'est jamais facile, et cette difficulté est encore accrue par la culpabilité des parents qui ne savent comment faire avec un enfant, lors même que le message classiquement envoyé par la société est bien souvent de faire passer le comportement parents/enfants comme naturel... 
Ce qui est frappant reste l'évolution de l'attitude de la société vis à vis de l'enfant. Certes, le début de l'après guerre a été marqué par les lois de protection juridique et judiciaire des mineurs ... du moins en France, mais que de catastrophes et de mépris pour l'enfant ont été réalisés en Irlande, en Australie ou même en France avec le cas des enfants de la Réunion arrachés à leurs famille pour repeupler le Massif Central. 
C'est vrai que ce qui se passe autour de Françoise Dolto est essentiel... Mais ce qui se passe à Louviers aussi ! Pas de lien direct entre ce que fait, ce qu'écrit Françoise Dolto et ce qui se fait à Louviers ... si ce n'est l'Histoire, et sans doute une réceptivité exceptionnelle de Louviers aux grands mouvements historiques. Le travail mené à Louviers continue de porter sa marque.
Jean-Jacques Pilinski, a fait part de son
expérience d'instituteur. L'enfant maltraité,
culpabilisé, a naturellement tendance à
protéger l'adulte et cacher les preuves, traces et
témoignages des souffrances
Franck Martin a bien situé l'action menée vis à vis de l'enfance à Louviers, et qu'il ne fallait pas confondre les lieux de paroles et d'échange de l’association passage, le travail mené par le centre social et l'action menée par l'association "la cause des enfants" qui traite les questions de maltraitance. 
Sans doute ces lieux, ces actions sont elles à développer car c'est autour d'elles et de l'attention portée à l'enfant, aux parents, et à la capacité à répondre aux appels au secours que se trouve la solution.
Nathalie Kouyaté a aussi évoqué l'importance que l'on doit donner à l'évaluation du travail mené dans les familles d'accueil, la mise en place statistique et tout ce travail que doit mener un adulte pour se reconstruire après avoir subi une longue maltraitance étant enfant.
Une trentaine de participants très attentifs dans ce café très
suivi.
On a senti dans le public, une réelle expression des situations parfois très lourdes et la chance offerte par ce café radical comme lieu de parole à partir de l'expérience menée par Nathalie Kouyaté.








Merci à tous et à toutes.

2 commentaires:

Sylvia Mackert a dit…

A Louviers on agit dans beaucoup de domaines du social et du plus petit au plus âgé, donc pas de soucis à avoir à ce sujet, et Louviers a déjà reçu des labels.
Quant aux statistiques demandés concernant la maltraitance dans les familles d'accueil, il faudrait reprendre les chiffres où quelqu'un a porté plainte par exemple, des chiffres des services sociaux, de la police, des placements, des associations qui traitent un certain nombre de dossiers anonymement, mais, et je dis vraiment mais, il y a un hic, pour connaître le véritable chiffre exact, il faudrait que tous les cas soient signalés et enregistrés et on ne peut jamais savoir combien de cas dans l'ombre. Et même si un citoyen a le devoir de signaler quelqu'un, encore faut-il pouvoir en apporter une preuve pour éviter la diffamation suite à des rumeurs éventuels. Donc pas évident de signaler des cas non plus. Pour la justice il faut toujours des preuves.

quelques conseils sur le site
http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F952.xhtml


Par ailleurs dans le domaine de la maltraitance des personnes âgées on fait de la prévention dans les formations, et certains établissements forment à la "bientraitance"
http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-maltraitance-des-personnes-agees-lever-le-tabou-8310.asp?1=1#

Sylvia Mackert a dit…

encore un enfant non désiré par son père qui ne veut pas le reconnaître, est-il potentiellement en situation de risque de plus tard mal vivre ce fait ? Cela passe dans les journaux et l'enfant pourra plus tard lire dans les archives qu'on ne voulait pas le reconnaître et que sa mère réclame une forte pension alimentaire. N'était-elle pas assez instruite pour y réfléchir avant de le faire ?

je vous laisse juge par vous-même, car s'il s'agissait d'un enfant de quelqu'un d'ordinaire on ne raisonnerait pas pareil et on risquerait de le placer, deux poids deux mesures bien souvent.

http://www.leparisien.fr/laparisienne/actu-people/rachida-dati-reclame-6-000-eur-de-pension-alimentaire-a-dominique-desseigne-24-10-2013-3254945.php