
Je ne me suis jamais mis du coté des pleurnicheurs à la recherche de la grandeur perdue d'une France éternelle. Je constate simplement l'échec tragique de la politique française depuis 5 ans et l'absence d'une politique européenne.
Les tribulations de MAM sonnent notamment le glas de la politique européenne, grande fierté de Nicolas Sarkozy, qui avait voulu faire de l'Egypte de Moubarak et de la Tunisie de Ben Ali, le fer de lance de sa zone d'influence autour de la Méditerranée ...
En quelques mois, en quelques semaines devrait-on dire, les régimes s'écroulent sans que l'on sache ce qu'ils vont devenir. Nous n'avons qu'à nous en remettre au destin ou tout du moins souhaiter aux peuples méditerranéens qu'ils réussissent à mettre sur pied une démocratie pour faire face aux problèmes énormes qu'ils ont à résoudre ... Notre pratique institutionnelle leur serait sans doute plus utile alors que celle de notre capacité à maintenir l'ordre, elle serait en tout état de cause plus conforme à nos valeurs.
Je le dis depuis le début, l'avenir de la France, c'est l'Europe ! C'est ce qui est en germe depuis la deuxième guerre mondiale et qui est hélas un peu plus long à s'imposer que la démocratie en Egypte... enfin, rien n'est perdu et l'on a vu que tout pouvait venir très vite.
Je dis encore : l'avenir de l'Europe, c'est la Turquie. Si Sarkozy n'avait pas commis cette erreur initiale de rejeter la Turquie dès son élection, l'Europe aurait eu tous les moyens d'apparaître en Egypte comme puissance motrice du développement humain et démocratique.
Malgré leur apparence, les dictatures ne sont jamais fortes. Elles n'ont aucun moyen de s'attaquer à la complexité du monde moderne, parce qu'elles sont dans la nature de la brutalité simplificatrice. Tous les problèmes doivent y disparaître faute d'être résolus. Voilà pourquoi la politique Sarkozyste était vouée à l'échec. Il ne suffisait pas de donner des leçons condescendantes à l'Afrique tout en continuant à s'appuyer sur les réseaux de pouvoirs corrompus. Depuis quelques semaines, l'Amérique d'Obama marque des points en s'appuyant sur le mouvement. La voix de la démocratie est la voie de l'avenir.