L’histoire se répète toujours deux fois, la première fois comme tragédie, la deuxième fois comme farce [1].
Ainsi donc, notre Jupiter, que certains, en toute allégeance,
ont comparé à De Gaulle se révèle comme un faiseur, dont la rutilance s’estompe
au premier frottement. C'est pas de l'or, c'est de la pyrite, l'or des fous qui a causé le désespoir des chercheurs d'or. Voilà que notre Macron s’embrouille
comme n’importe quel môme pris les mains dans le pot de confiture. Humain, trop
humain comme disait Nietzsche. En gros, l’affaire Benalla, ce n’est même pas
une affaire d’Etat, même si, bien sûr il est révélateur de ses
dysfonctionnements. C’est une grosse boulette, qui a démontré l’incapacité du
pouvoir à répondre à des situations de crises, la faiblesse de l’appareil
politique, celui se revendiquant du nouveau monde et la qualité malgré tous ses
défauts, de l’appareil administratif, la bonne vieille fonction publique à la
française.
On retiendra que, forcément, plus on montre de suffisance et
d’ambition, moins on peut attendre de sympathie ou de compassion lorsque la
carapace se rétracte.
On peut en vouloir à Benalla, qui, sans avoir le bagage ni
la qualité de son jeune patron, a pensé comme lui que le culot mêlé à l’ambition
pouvait vaincre sur tout. Son parcours s’achève brutalement, mais il en
deviendra un cas d’école en laissant son nom dans la petite histoire. Il aura
aussi laissé au peuple l’image de la lâcheté absolue au service de l’état. Quelle
image de bassesse que d'attendre, pour frapper un homme et une femme à terre ... que d’attendre d’être entouré d’un escadron de CRS, coiffé d’un
casque de protection sophistiqué, d’un brassard POLICE vous conférant une
autorité que vous ne devriez pas avoir, faisant ainsi porter la responsabilité
de ce que vous faites à d’autres que vous-même, lors même que vous êtes là pour
les encadrer ou pour les observer … bref, les actes de Benalla à la Contrescarpe sont à l’image
de ce que l’être humain peut faire de pire.
On peut en vouloir aussi à Macron, incapable de se comporter correctement face à une situation qu’en tant que plus haut représentant de l’Etat
il aurait dû, à tout le moins, juguler.
On peut alors comparer l’attitude de Macron à Sarkozy, en
moins excité mais en tout aussi inconséquent[3].état
Etat
Bref, on est loin d’une affaire d’état. Ou alors avec un
petit é, et un petit a. Les oppositions se déchaînent, c’est le jeu … mais elles
doivent, elles aussi se départir du ridicule. Certes, Macron et Benalla leur font un sacré cadeau. Mais
justement, comparer les frasques de Benalla, notre imbécile malheureux, à la
brutalité du Sac, structure issue des frasques de la décolonisation[4], infiltré dans l’appareil d’État et capable d’en prendre le contrôle.
Parler de Watergate à la française, tout ça parce que le Président de la République a révélé sa
maladresse … tout ça n’est pas sérieux.
On conviendra que Macron et Benalla ne sont pas vraiment détendus sur la photo ... |
Qu’au moins les incongruités
de Benalla soient une leçon pour tous, en particulier pour l’État et son Président. Il faut espérer que
faute que l’opposition ne l’ait habillé pour l’hiver, le cas Benalla n’ait
déshabillé Macron pour le restant de son quinquennat.
[1] J’adore cette citation. D’abord
parce qu’elle est absurde et doublement ironique, ensuite parce qu’elle ne
tient pas la route grammaticalement. L’histoire, si elle se répète, que ce soit
du point de vue de Marx ou Hegel, ne le fait qu’une fois, ce qui est bien
suffisant… Disons, que la copie de la dimension tragique de l’histoire,
apparaît forcément comme une farce. Ensuite, précisément à cause de son
imprécision, elle situe le philosophe polémiste Karl Marx, bien au-delà de ce qu’on
a voulu en faire, c’est à dire un prédicateur divin du bonheur assuré sur la
terre. Karl Marx avait heureusement bien d’autres qualités au premier rang
desquels d’ailleurs une fascination pour la France.
[2] Napoléon III malgré toute
la révérence que lui a porté Philippe Seguin, n’a pas fait trembler l’Europe, et
heureusement.
[3] Sarkozy, par tempérament aura
été le représentant le plus catastrophique en matière de management … interdisant
toute contradiction dans son entourage. Ainsi s’explique sans doute l’incohérence
de la réponse du cabinet du Président
[4] Décrit pour partie dans l’Artfrançais de la guerre d’Alexis Jenni, prix Goncourt 2011
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