Benoît Biteau, radical de gauche, tendance agricole, tendance bio, tendance écolo, tendance anar, tendance cycliste, tendance ingénieur, Benoît Biteau donc, vient de sortir un ouvrage qui lui ressemble, commandé par un grand éditeur : PAYSAN RÉSISTANT ! ... et c'est aujourd'hui, jour de la Saint Valentin que Fayard a choisi pour promouvoir son bouquin.Tout un programme.
Je ne connais pas assez Benoît Biteau. Tout simplement parce qu'il est de ces personnalités dont on n'a jamais fait le tour.
Benoît Biteau est engagé... en tout ! Il est à la synthèse de toutes les contradictions du monde moderne. Intellectuel et actif, Ingénieur et anti-productiviste, agriculteur et écologiste, homme de la terre et vice-président délégué à la mer à la Région Poitou-Charente.
région Poitou-Charente, radical et de gauche, grande gueule et vice-président du conseil régional paysan et résistant ... comme l'indique le nom de son ouvrage paru chez Fayard et qui, au delà de la personne traite des problèmes qui nous préoccupe tous au travers de l'exploitation agricole, notre rapport à la terre, à la consommation, à l'animal aussi (Benoît Biteau est éleveur).
Bref, lors même que le café radical, en une dizaine d'année n'a jamais traité des problèmes agricoles, Benoît Biteau est l'homme de la situation. Je l'invite d'ores et déjà à présenter son livre à Louviers la ville de Pierre Mendès France dont il est un admirateur revendiqué.
D'ores et déjà, je vous invite à lire le communiqué suivant que Benoît Biteau a publié sur le problème très actuel de la remise en cause des compensation des zones agricoles défavorisées
Zones défavorisées et
ICHN[1].Le gouvernement
illustre sa préférence pour les modèles agricoles industriels et
productivistes.
Les
agriculteurs qui évoluent en zones défavorisées, et donc éligibles à
l’Indemnité Compensatoires pour Handicap Naturels (ICHN), au premier rang
desquels les éleveurs extensifs en systèmes herbagés, comme en zone de montagne
et en zone humide, peuvent depuis quelques semaines « apprécier » la
préférence de ce gouvernement pour les modèles agricoles les plus intensifs,
les plus industriels, et donc les plus polluants.
En effet, et à juste titre,
l’Union Européenne a souhaité élargir l’éligibilité des zones défavorisées à
des secteurs pour lesquels ce statut est pertinent. Cette volonté signifie pour
l’Etat français de devoir faire des choix plus ou moins ambitieux.
Soit supprimer certaines zones
ayant actuellement le statut de zone défavorisée pour pouvoir transférer les
crédits de l’ICHN vers les nouvelles zones retenues par l’Union Européenne.
Soit l’Etat français fait le
choix de réduire le régime d’aides octroyé aux grosses structures céréalières
pour transférer ces crédits vers des modèles plus extensifs et maintenir l’ICHN
sur les actuelles zones défavorisées, tout en pouvant la supporter pour les
nouvelles.
Le problème de l’ICHN est en
réalité le même sujet que le soutien à l’Agriculture Biologique et que la
majoration des aides sur les 52 premiers hectares visant à amplifier les aides
pour les petites structures agricoles, souvent paysannes et familiales.
Afin de pouvoir garder le cap sur
ces trois sujets :
-
Maintien de l’ICHN sur les actuelles zones défavorisées
tout en assurant le financement de cette même ICHN sur les zones élargies.
-
Evolution de la majoration sur les 52 premiers hectares
des structures paysannes et familiales.
-
Soutien de la dynamique de développement de
l’Agriculture Biologique observée ces dernières années,
l’Union Européenne proposait à
l’Etat français de transférer 13 à 14 % des aides du premier pilier de la
Politique Agricole Commune (PAC), surtout mobilisé par les grosses structures
céréalières intensives et polluantes, vers son second pilier, celui qui
soutient les logiques de développement durable et les mesures
agro-environnementales, afin de préserver ces dynamiques vertueuses.
Sous l’indécente pression de la
FNSEA et de sa gouvernance verrouillée par les puissants céréaliers, en dépit
des attentes sociétales et citoyennes d’une évolution de l’agriculture vers des
modèles plus respectueux des équilibres, des ressources et de l’eau en
particulier, des biodiversités sauvages et domestiques, du climat et de la
santé, le gouvernement représenté par son ministre de l’agriculture Stéphane
TRAVERT, n’a consenti qu’a un transfert de...4,2 %, n’autorisant pas la
possibilité de maintien de ces dynamiques vertueuses .
Ce manque d’audace et de courage,
cette allégeance aveugle aux thèses les plus corporatistes et clientélistes de
la FNSEA :
-
s’apparente à une injure aux structures familiales et
paysannes qui auraient pu bénéficier de cette redistribution,
-
éreinte littéralement la belle dynamique de
développement de l’Agriculture Biologique pourtant attendue par la population,
-
et assène le coup de grâce aux éleveurs évoluant en
zones défavorisées et pourtant déjà lourdement touchés par les crises
économiques d’un secteur d’activité déjà directement impactés par les logiques
désastreuses des accords de libre échange. C’est d’ailleurs majoritairement
dans ce secteur que sont constatés la majorité des suicides en agriculture, au
rythme de 1 par jour !
Ce triste constat confirme
l’inaptitude de ce gouvernement à s’affranchir de la cogestion avec la FNSEA,
et donc à aspirer à un développement agricole conforme aux attentes sociétales,
comme nous déjà avions pu le constater lors du récent débat sur le glyphosate.
Comment le modeste agriculteur,
le besogneux éleveur en système herbagé dans ces zones défavorisées, peut-il
d’ailleurs encore se revendiquer appartenir à ce syndicat fossoyeur de
l’agriculture paysanne et familiale dépositaire du prestige gastronomique de
notre pays et ayant écrit les plus nobles pages de l’histoire de l’agriculture
de notre pays ?
Pourtant, au regard du poids
économique des logiques curatives supportées par les contribuables déjà
assommés par une pression fiscale de plus en plus insupportable pour réparer
les dégâts de ce modèle agricole irresponsable, il y avait là une réelle
opportunité pour donner un signe de reconnaissance à l’endroit des agriculteurs
les plus vertueux et de respect des attentes de la société civile.
Encore loupé pour ce gouvernement
engoncé dans ses logiques à court terme, dénuées d’approches globales et
systématiquement au service de l’intérêt immédiat d’une minorité, au détriment
de l’intérêt commun et de l’avenir des générations futures !
Allons Benoît, tu viens quand tu veux.
En attendant, j'invite tout un chacun, dont moi à acheter son ouvrage Paysan résistant.
Quant à moi, sitôt que je l'aurais lu, je m'engage à en faire une critique publiée sur le blog.
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