On n'aura jamais autant parlé du prg, et c'est tant mieux !
Je dois concéder avoir été très sceptique sur la démarche menée par Jean-Michel Baylet à la suite de sa défaite électorale. Je n'étais pas le seul, mais je veux être parmi les premiers à reconnaître que je m'étais trompé. Plus le temps passe et plus les événements lui donnent raison.
Au départ, j'étais plus que réticent à l'idée que les radicaux puissent quitter le gouvernement. C'était pourtant carrément ce qu'a proposé Jean-Michel Baylet devant un bureau national frileux le 8 octobre. On imagine la tête des ministres face à une telle perspective ... mais il n'y avait pas que les ministres à faire la tête. Pour beaucoup, dont moi, la perspective de quitter le gouvernement était une porte ouverte à la décomposition du pouvoir et au fait que si la gauche ne tient pas le mandat, elle ne retrouvera pas le pouvoir avant 30 ans ... Un pouvoir qui se partagera entre la droite et l'extrême droite, terrible perspective, vous en conviendrez.
Jean-Michel Baylet a marqué des points lors du forum. Sans doute Est-ce là la marque des grands hommes politiques que de savoir se redresser quand rien ne va plus. |
Or donc, quand le président Baylet, qui venait de voir Hollande et Valls a dit qu'il allait demander une réunion d'urgence et exiger une réponse dans les 10 jours (c'est à dire que cette réponse devait arriver avant la réunion du Comité directeur du prg qui s'est tenu vendredi dernier) je me suis dit qu'on courrait à la catastrophe. Je me souviens du visage incrédule d'Annick Girardin, ministre de la francophonie qui n'en croyait pas ses oreilles ...
Or, que c'est-il passé ? Non seulement Valls a reçu Jean-Michel Baylet une nouvelle fois, non seulement il a répondu à la lettre comminatoire du président du prg de sept pages, mais en plus il lui a donné raison sur à peu près tout et en particulier sur le fait que les accords n'avaient pas été respectés ! Je répète ... parce que je n'ai pas souvent entendu ça en 40 ans de vie politique : Manuel Valls, premier ministre, a convenu que les accords n'avaient pas été respectés. Dingue !
Mais en fait, j'ai seulement commencé à comprendre lorsque Valls, dans son discours de dimanche a profité de son passage au forum pour répondre à l'interview que Martine Aubry avait donné au Journal du Dimanche le matin même. Définitivement, et quoi qu'il lui en coûte le premier ministre fait le choix d'une gauche moderne, qui prend le pari de la gestion et qui laisse de côté les imprécations d'une gauche mollettiste, c'est à dire de celle qui promet et qui, une fois au pouvoir les oublie pour mener la pire des politiques (rappelons pour nos jeunes lecteurs que Guy Mollet, tenant en théorie d'un marxisme appliqué au parti socialiste a envoyé les troupes en Algérie, fourvoyant au passage la gauche et la mettant durablement dans l'opposition).
On retrouve donc toutes les pièces du puzzle. Quand Manuel Valls précise que les accords ne sont pas respectés, c'est par ce que, lui non plus n'a pas la main sur le PS. Martine Aubry, sort du bois au moment où, précisément, elle rappelle son poids à l'intérieur de l'organisation, à coté des frondeurs et qu'ont rejoint Philipetti et Hamon. Mais en même temps, plus elle fait ça, et plus elle montre que le PS ne sert à rien et qu'il convient de recomposer la gauche. Dans ce projet, les radicaux doivent jouer tout leur rôle. C'est notamment ce que dit Manuel Valls dans son interview au nouvel observateur : il faut en finir avec la gauche passéiste !
Ainsi donc, les radicaux ont plus que joué pleinement leur rôle : la recomposition du paysage politique français passe par eux. J'ai vécu un petit événement historique, mais sur le coup, je ne m'en étais même pas rendu compte !
Un petit clin d'œil avant de partir pour l'ami Filoche. Filoche, je le connais depuis tout petit, enfin, depuis que moi je suis tout petit, parce qu'il a toujours été plus grand que moi. Il faisait figure de héros, parce qu'il avait eu des faits d'armes s'étant fait casser la figure par des fachos qui étaient descendus casser la gueule aux gauchistes qui refusaient la guerre du Vietnam. Ce fut d'ailleurs, là aussi un événement fondateur de la vie politique française puisque nous avons retrouvé dans ce combat violent d'un côté l'ami Filoche devenu membre des instances nationales du parti socialiste après être passé par la ligue communiste révolutionnaire et de l'autre Filoche, un grand souvenir d'enfance, mais finalement, j'aurais vieilli avant lui. C'est la vie ! |
Effectivement, on ne parle pas comme ça d'un mort, ça ne se fait pas, sauf en cas de guerre. Mais ce qu'il y a de particulièrement idiot, c'est de traiter Margerie de suceur de sang. Ce sont là des images à l'ancienne qui n'ont rien à voir avec l'évolution du capital aujourd'hui, de sa réalité ... C'est idiot et anti-pédagogique ... tout ça pourquoi au fond, Gérard ? Pourquoi ? Pour essayer de rester jeune ? Pour faire oublier qu'on est devenu réformiste ... Faire tout pour se faire virer du PS avant de hurler qu'on veut y rester. Bref, autant de chose qui permettent de passer pour un imbécile.
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