Mais puisque j’ai parlé de faillite, évoquons donc la plus patente, la faillite de l’Etat. Ceux qui nous appellent aujourd’hui à la rigueur budgétaire, ont porté eux-mêmes, là encore contre leurs promesses, les déficits publics et la dette nationale à des niveaux records. Avec la ferveur des nouveaux convertis, ils nous appellent aujourd’hui –mais il s’agit plus d’une injonction que d’un appel– au respect de la « règle d’or ». Quelle règle d’or ? Je dis catégoriquement non aux ordres de MM. Sarkozy et Fillon pour cinq raisons :
· en premier lieu, je ne suis pas dupe de leur calendrier. Que n’ont-ils prêché cette sagesse nouvelle en 2007 au lieu de le faire à sept mois de l’échéance électorale capitale ? En ce qui me concerne, je propose dès maintenant qu’après la présidentielle –et quel qu’en soit le résultat– une grande conférence internationale du redressement budgétaire soit convoquée en associant la majorité et l’opposition, mais aussi les représentants des collectivités territoriales et, c’est essentiel, les partenaires sociaux.
· ensuite, je note que la « règle d’or » est déjà dans la loi et dans nos engagements internationaux. Le budget de l’Etat doit être voté en équilibre ; c’est en l’exécutant qu’on creuse impunément le déficit. J’insiste sur cette impunité car si une collectivité territoriale vient à faire de même, elle est aussitôt mise sous la tutelle de l’Etat, précisément. Nous avons donc un Etat bon apôtre qui ne s’applique pas les règles qu’il impose. Comme je l’ai dit, la réduction du déficit et de l’endettement font partie des engagements que nous avons pris lors de la signature du traité de Maastricht. Pourquoi vouloir nous faire croire qu’on va réaliser dans la précipitation ces engagements qu’on a ouvertement méprisés depuis si longtemps ?
· Je relève également que la situation de nos finances publiques résulte directement des cadeaux fiscaux et sociaux insensés que la droite a fait au noyau le plus dur de son électorat.
· mais je vois aussi que la rigueur annoncée par M. Fillon pèsera d’abord sur les citoyens que leur politique a déjà désespérés. Un seul exemple : tandis qu’on allège d’1,8 milliard d’euros l’impôt sur la fortune, on va surtaxer pour 1,2 milliard les assurances complémentaires-santé qui concernent 95 % des Français.
· Enfin, je veux ajouter que la pression exercée sur les revenus faibles et moyens aura inéluctablement pour résultat, par la baisse du pouvoir d’achat, une anémie de la demande et donc une panne de la croissance et de l’emploi.
C’est donc simple, s’il me faut résumer la potion amère que nous prépare la droite, je dirai que leur « règle d’or » est un médicament-miracle puisqu’il nous permettrait de mourir en bonne santé.
1 commentaire:
J'ai fin...
Non... ne me dites pas que votre argent travaille, ce sont les hommes qui travaillent, qui suent et qui saignent pour que la planche à billets fonctionne.
Ne me dites pas que ce sont les hommes qui font travailler l'argent...
dites-moi que ce sont des hommes qui font travailler d'autres hommes et leur volent le fruit de leur travail...
On nous vole notre force de travail... la seule chose qui vaille !
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/09/jai-fin/
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