Pierre Milza ne s'en offusquera plus, je l'aurai traité de son vivant que comme un simple et passionnant auteur. Je découvre à sa mort qu'il était bien plus. |
Je le prenais simplement pour un auteur rigoureux, un historien amoureux de l'Italie. J'ai lu bien peu d'ouvrages de cet auteur prolixe, mais ce que je sais c'est que ce que j'en ai lu m'aura notablement marqué.
Comme lui, j'étais attaché à l'Italie, à sa culture, à son histoire et à sa géographie complètement dingues ! Il était inévitable que dans ma démarche européenne et italienne, j'en vienne à suivre quelques uns des chemins qu'il a défrichés.
Une géographie, une culture, une histoire dingues ... |
Je ne dirais que quelques mots qui se perdront au milieu de tous ceux qui vont être jetés, entre articles de presse, souvenirs précis ou édulcorés touchés par le savoir ou l'affect ... témoignages sans doute élaborés et plus émouvants que les miens.
Cependant, au vu de ce que je dois à l'auteur, et
dans la perspective d'un vote aussi déterminant pour l'Italie que pour l'Europe, je me sens le devoir très personnel d'en tirer quelque chose, issu de ce que j'ai lu et digéré de son indispensable Histoire de l'Italie, de ses ouvrages sur le fascisme et Mussolini, enfin de son oeuvre exaltante sur Garibaldi que j'ai d'ailleurs évoqué dans ce blog.Confessions d'un Italien, et il est vrai qu'en prenant le parti d'un octogénaire qui raconte sa vie, Nievo défend le principe d'une jeune Nation |
Milza avait pris le parti inverse dans son histoire de l'Italie, allant chercher la réalité de la Nation bien avant la naissance d'une Histoire propre, allant chercher bien avant Rome ce qui faisait l'identité de cette terre, et sa résonance européenne.
L'ouvrage majeur de Pierre Milza. |
Pour ce faire
Milza s'était appuyé sur ce qu'avait été l'Italie à la renaissance. Ainsi de
cette terre peuplée de cités- État, qui se menaient une guerre permanente,
était née une culture qui avait dominé l'Europe entière[1].
Par cette vision Milza
démontrait que l’influence culturelle dépasse les états politiques et alors que
Rome avait imposé au monde le plus centralisé des États centralisé.
Par l’exemple et la Renaissance , l’Italie montrait
l’intérêt d’une organisation fédérale au moment même où à Florence naissait la
base d’une démocratie moderne.
Je limiterai mon hommage à cette seule vision, certes riche et donnant voie à de nombreux chemins. Si les lecteurs en ont l'occasion, qu'il se nourrissent du Garibaldi et des ouvrages sur le fascisme et Mussolini dont Pierre Milza a donné un éclairage déterminant.
Encore merci au maître et tous mes voeux pour l'Italie.
[1] L’exemple le plus probant
se trouve dans les œuvres de Shakespeare, qui , bien que n’y ayant jamais mis
les pieds situe les ¾ de son théâtre non historique dans l’actuelle Italie (Roméo
et Juliette, le marchand de Venise, la tempête, Othello ..)
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