Au comité directeur, j'ai défendu sans hésitation la candidature de Sylvia Pinel à la primaire citoyenne. Question de cohérence... même si quelques temps auparavant, la même Sylvia Pinel avait demandé le soutien du parti pour se présenter hors primaire à la présidentielle.
J'avais défendu la candidature hors primaire de Sylvia Pinel, parce que j'y voyais comme un électrochoc nécessaire à la gauche, et comme un soutien implicite à une candidature de François Hollande. François Hollande a choisi de ne pas se représenter. C'est, de mon point de vue, catastrophique. Non seulement parce que son bilan est bon mais surtout parce que son absence signifie clairement que la gauche réformiste se montre incapable de défendre son bilan. J'y vois comme principaux responsables les dirigeants socialistes, qui, comme le disait Paul Dhaille lors du café radical que j'ai organisé à Louviers rappelait que dès l'élection du Président de la République, diverses personnalités socialistes se sont acharnées à tirer contre leur propre camp, pensant préparer ainsi leur avenir personnel. Ah, disait-il, quand un radical parle de gauche, quand il parle de République, il pense gauche et République, alors qu'un socialiste a toujours en tête l'avenir de son propre courant. La confidence de Paul Dhaille, qui a passé plusieurs années au parti socialiste et qui en a même été le député, prend une couleur terrifiante dans la situation actuelle. Ainsi, en titrant "peut-on bloquer Marine Le Pen ?", j'avais bien conscience de toucher là où ça faisait mal. De fait, le café radical a été le plus intéressant depuis la création des cafés radicaux.
En me rendant au Comité directeur le 13 décembre dernier, j'avais bien l'intention de défendre la candidature radicale de Sylvia Pinel lors des primaires, m'opposant à ceux qui souhaitaient un soutien à Emmanuel Macron, comme à ceux qui voulaient maintenir une candidature directe à la présidentielle.
Voici le texte de ma déclaration :
Sylvia Pinel, présidente du PRG candidate à la primaire de la gauche |
En me rendant au Comité directeur le 13 décembre dernier, j'avais bien l'intention de défendre la candidature radicale de Sylvia Pinel lors des primaires, m'opposant à ceux qui souhaitaient un soutien à Emmanuel Macron, comme à ceux qui voulaient maintenir une candidature directe à la présidentielle.
Voici le texte de ma déclaration :
Il y a des fois, dans la vie
politique où l’on a envie de se
mettre la tête dans le sable en attendant la
fin des secousses du tremblement de terre.
On a envie, mais on ne peut
pas le faire, on ne doit pas le faire. Cela s’appelle la responsabilité.
J’ai posé une question lors
du dernier café radical : peut-on bloquer Marine Le Pen? Ça ne vous
surprendra pas, mais je n’ai eu aucune réponse.
Toutes nos évidences d’hier deviennent nos
incertitudes d’aujourd’hui. Déjà, à
gauche comme à droite, on se prépare à
ce choix cornélien : appeler à voter avec la droite extrême de François
Fillon pour contrer l’extrême-droite de Marine Le Pen. Et c’est d’autant plus
insupportable qu’autour de nous, on ne sent ni enthousiasme pour la droite, ni
non plus pour l’extrême droite, et encore moins pour la gauche, certes, mais
pas un rejet non plus. Peut-être est on dans une période où la France s’ennuie, comme
disait Pierre Viansson-Ponté, quelques semaines avant mai 68.
De ce point de vue, je tiens
à rendre hommage à Sylvia Pinel. Ne pas se présenter serait irresponsable. Cela
voudrait dire que le radicalisme est absent d’un débat indispensable. Le
choix de se présenter hors primaire était parfaitement justifié, même si, je
dois dire, cette audace n’a eu que très peu de répercussion dans la population
et ni même créé d’enthousiasme autour de nous. Nous sommes dans le contexte
dangereux d’une France fragilisée dans un monde tremblant où la gauche est
malade de la peste c’est à dire que chacun s’y tape dessus dans la seule
perspective de faire mal pour ne pas se faire oublier.
Alors maintenant, Sylvia, tu
nous demandes notre soutien pour participer à la primaire de citoyenne, celle
que les journalistes appellent malicieusement la primaire socialiste, celle-là
même que tu as dénoncé il y a 15 jours. Je le dis tout de suite, Sylvia, tu as
mon soutien et le soutien de la fédération de l’Eure.
D’accord, les socialistes
s’arcboutent sur leur dérive sectaire et excluent d’office trois candidatures qui
représentent quelque chose à gauche, Larouturou, de Nouvelle Donne, Faudot du
mouvement de Chevènement et Sébastien Nadot, du mouvement des progressistes. En
toute logique, nous ne sommes donc pas sûrs d’y être admis. Aussi tu as mon
soutien parce qu’il faut faire entendre aux socialistes qu’ils ont une
responsabilité à l’égard de toute la gauche et que s’ils s’entêtent à se
saborder comme les pirates d’Astérix c’est toute la gauche qu’ils risquent
d’entraîner par le fond. Tu as mon soutien parce que tu seras l’une des seules,
voire la seule candidature féminine et que tu auras toute chance d’être
écoutée. Tu as notre soutien, parce que tu vas porter la voix de la jeunesse,
la voix de l’innovation, la voix de ce que doit représenter l’Europe, la voix
de la sincérité face à des candidats qui vont s’engluer dans leur mortifère
guerre de courants. Tu as mon soutien, parce que ni Valls, qui reprend le
programme de Sarkozy sur les heures supplémentaires, ni les frondeurs, ni les
frileux de l’Europe, encore moins les soutiens de Poutine ne peuvent nous représenter. Oui, il faut aller à la
primaire, parce que, quoi que devienne la France , quoi que devienne la gauche, nous nous devons de représenter un espoir.
En revanche, bien sûr, si
jamais nous nous faisons jeter par nos amis socialistes en quête d’irresponsabilité,
alors nous aurons toute légitimité pour nous adresser au peuple français, sans
doute en collaboration avec les trois représentants qui se sont vu interdire la
participation aux primaires.
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