La presse locale m’ayant mis à la une des publications, me voilà obligé de me justifier ou, à tout le moins d’expliquer à mes proches, ce qui me vaut cet honneur ... que je suppose aussi être dû au vide temporaire qui saisit une actualité au lendemain des fêtes.
J’ai donc attaqué Jean Charles Houel en justice pour m’avoir accusé dans son blog de bénéficier d’une situation réellement extravagante en tant qu’ami du maire de Louviers.
Cela fait plus de 40 ans que je suis engagé politiquement. Je dois une très large part de ce que je suis à cet engagement, qui amène à la confrontation quotidienne de ses valeurs et de ses idées à la réalité des faits et des hommes. Je sais à quel point dans ce domaine, le combat est aussi rude que nécessaire. Il a cependant des règles qui doivent être respectées, précisément parce que sans ces règles, la démocratie n’est plus qu’un vain mot.
Cela fait aussi plus de 30 ans que je suis fonctionnaire, ayant démarré comme simple contractuel avant de réussir les concours d’adjoint administratif, de rédacteur et d’attaché puis de passer l’examen professionnel d’attaché principal et de devenir directeur territorial, mon grade actuel. Ces concours sont ouverts à tous.
Lorsque Jean Charles HOUEL affirme que je bénéficie d’une situation extravagante en tant qu’ami du maire de Louviers, il met en cause l’amitié que je porte à Franck Martin depuis plus de 40 ans[1], il met en cause notre probité[2], et il met en cause le principe même de la fonction publique[3].
En conséquence, je juge qu’il porte atteinte à mon honneur et aux principes du débat public.
Pour le reste, je le laisse libre d’insulter qui il veut, y compris moi-même, y compris son passé, de trahir ses anciens amis et de porter atteintes à ses valeurs et à son passé[4]. Libre à chacun d’y apporter son propre jugement.
Encore une fois, mon engagement m’a fait connaître des affrontements autrement plus rudes. En République, on a le droit, on a parfois le devoir, de ne pas être d’accord et de le faire savoir.
Mais le débat a ses règles, et la justice est parfois indispensable pour rappeler les limites de la polémique : la diffamation et l’injure publique.
Nul ne sait à l’heure où j’écris ces lignes si Jean-Charles HOUEL sera ou non sauvé par le gong. Une question de calendrier peut amener à annuler la procédure juridique complexe d’un procès en diffamation. Je le regrette.
Mais j’ai, d’ores et déjà, obtenu la satisfaction de voir l’individu se justifier de ses mauvais comportements. J’espère simplement que la justice me donnera l’occasion d’obtenir pleinement réparation.
[1] Je suis l’ami d’un homme : Franck Martin, je ne suis pas l’ami d’une fonction : maire de Louviers.
[2] Parce que Franck Martin, comme moi-même, n’avons jamais mis en œuvre de passe-droits, mais essayé de servir au mieux et en toute sincérité l’intérêt public.
[3] Parce que le principe de la fonction publique s’appuie constitutionnellement sur la déclaration des droits de l’homme, et sur les principes d’égalité de tous devant l’emploi public.
[4] Je le laisse même libre, comme il l’a fait, d’affirmer qu’il s’était trompé sur la personne alors que notre observateur honoraire de la vie locale me connaît depuis que je suis arrivé à Louviers... en 1969 !
1 commentaire:
merci pour cet article qui permet de mieux comprendre le tout. Je pensais même que le procès était terminé.
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