Je réagissais pas plus tard que tout à l'heure à un ami facebook qui disait ironiquement que, bon, les vacances pas chères en Tunisie, c'était fini...
Je me disais qu'au contraire c'est maintenant qu'il faut passer ses vacances en Tunisie... parce que rien n'est plus beau qu'un pays qui s'ouvre à la liberté. J'ai souvenir de vacances en Espagne, au Portugal, j'ai souvenir d'un passage en Allemagne de l'Est juste avant sa disparition et il est vrai, et heureusement, que si j'avais dû visiter tous les pays qui venaient de passer de la dictature à la démocratie, mon porte-monnaie n'y aurait pas suffi.
Pourtant, même des années plus tard, quelle émotion que de passer par Prague, de l'imaginer couverte de chars russes, de voir la plaque dédiée à Jan Palac, étudiant auto-immolé, comme Mohamed Bouazizi ... voilà pourquoi, j'ai très envie de retourner en Tunisie, moi qui n'y suis pas allé depuis ... depuis ... j'ose à peine le dire ... depuis 40 ans au moins.
J'avais treize ans. Bourguiba était encore Président, et l'on sentait l'empreinte de la France en ce pays en qui je sentais qu'elle interdisait un comportement mature. Je ne comprenais pas grand'chose, bien qu'on vivait dans une époque très politisée, mais je n'étais en fait qu'un enfant sage emporté vers des espaces inespéré dans les bagages de mes parents.
Tout m'était alors normal, avec toutefois la découverte d'une autre normalité ... celle de l'islam, de la différence de revenu, de l'accueil, de la beauté de Kairouan, de sa population et de ses tapis... un voyage dans la région de Sousse aussi, à coté des premiers dromadaires que je voyais de ma vie... Mais c'était aussi tout un peuple soumis à une dictature infantilisante qui, déjà agissait avec la complicité française.
Alors, à présent que la colère Tunisienne a chassé l'infâme, il lui faut reconstruire, et il est vrai que la France qui lui a appuyé dessus n'est pas la mieux placée pour lui donner des conseils... et pourtant !
Pourtant, pour la Tunise, comme pour la Turquie, l'Europe constitue la bonne voie pour s'en sortir. On mesure à quel point l'exclusion de la Turquie de l'Europe affaiblit cette dernière, et affaiblit le poids de l'Europe donc de la France dans le monde.
La France, dont l'un des ministres (Frédéric Mitterrand) avait décidé que la Tunisie n'était pas vraiment une dictature (formidable aveuglement de ceux que les puissants laissent circuler partout en toute liberté, tant qu'ils restent riches et insignifiants), dont un autre Ministre (Michelle Alliot-Marie) proposait d'envoyer les CRS pour mâter la rébellion avec douceur, la France dont l'un des grands dirigeants socialistes déclarait que les Tunisiens était un peuple doux ... la France donc doit se réveiller d'urgence.
Elle a déjà tout perdu, mais si elle ne veut pas perdre encore plus, elle doit se diriger rapidement vers l'Europe pour être un soutien solide à la démocratie fragile qui reste cependant le terreau sur lequel doit se développer l'avenir de l'Afrique.
Si la France a un rôle à jouer, si elle ne veut pas perdre tout crédit vis à vis du peuple Tunisien qui l'attend, c'est celui là : être le lien entre l'Europe et un peuple qui aspire à la modernité.
Il faut faire vite ! Dans la chute des préjugés, premier épisode de la révolution, la France a pris un sacré retard !
Je me disais qu'au contraire c'est maintenant qu'il faut passer ses vacances en Tunisie... parce que rien n'est plus beau qu'un pays qui s'ouvre à la liberté. J'ai souvenir de vacances en Espagne, au Portugal, j'ai souvenir d'un passage en Allemagne de l'Est juste avant sa disparition et il est vrai, et heureusement, que si j'avais dû visiter tous les pays qui venaient de passer de la dictature à la démocratie, mon porte-monnaie n'y aurait pas suffi.
Pourtant, même des années plus tard, quelle émotion que de passer par Prague, de l'imaginer couverte de chars russes, de voir la plaque dédiée à Jan Palac, étudiant auto-immolé, comme Mohamed Bouazizi ... voilà pourquoi, j'ai très envie de retourner en Tunisie, moi qui n'y suis pas allé depuis ... depuis ... j'ose à peine le dire ... depuis 40 ans au moins.
J'avais treize ans. Bourguiba était encore Président, et l'on sentait l'empreinte de la France en ce pays en qui je sentais qu'elle interdisait un comportement mature. Je ne comprenais pas grand'chose, bien qu'on vivait dans une époque très politisée, mais je n'étais en fait qu'un enfant sage emporté vers des espaces inespéré dans les bagages de mes parents.
Tout m'était alors normal, avec toutefois la découverte d'une autre normalité ... celle de l'islam, de la différence de revenu, de l'accueil, de la beauté de Kairouan, de sa population et de ses tapis... un voyage dans la région de Sousse aussi, à coté des premiers dromadaires que je voyais de ma vie... Mais c'était aussi tout un peuple soumis à une dictature infantilisante qui, déjà agissait avec la complicité française.
Alors, à présent que la colère Tunisienne a chassé l'infâme, il lui faut reconstruire, et il est vrai que la France qui lui a appuyé dessus n'est pas la mieux placée pour lui donner des conseils... et pourtant !
Pourtant, pour la Tunise, comme pour la Turquie, l'Europe constitue la bonne voie pour s'en sortir. On mesure à quel point l'exclusion de la Turquie de l'Europe affaiblit cette dernière, et affaiblit le poids de l'Europe donc de la France dans le monde.
La France, dont l'un des ministres (Frédéric Mitterrand) avait décidé que la Tunisie n'était pas vraiment une dictature (formidable aveuglement de ceux que les puissants laissent circuler partout en toute liberté, tant qu'ils restent riches et insignifiants), dont un autre Ministre (Michelle Alliot-Marie) proposait d'envoyer les CRS pour mâter la rébellion avec douceur, la France dont l'un des grands dirigeants socialistes déclarait que les Tunisiens était un peuple doux ... la France donc doit se réveiller d'urgence.
Elle a déjà tout perdu, mais si elle ne veut pas perdre encore plus, elle doit se diriger rapidement vers l'Europe pour être un soutien solide à la démocratie fragile qui reste cependant le terreau sur lequel doit se développer l'avenir de l'Afrique.
Si la France a un rôle à jouer, si elle ne veut pas perdre tout crédit vis à vis du peuple Tunisien qui l'attend, c'est celui là : être le lien entre l'Europe et un peuple qui aspire à la modernité.
Il faut faire vite ! Dans la chute des préjugés, premier épisode de la révolution, la France a pris un sacré retard !
5 commentaires:
Super billet.. et tellement vrai.
Et maintenant, bonne question, que va-t-on faire des milliers de réfugiés qui arrivent par l'Italie en Europe ? (FR3 du 13.02.2011)
Bien sur, Sylia,la liberté pose des problèmes, alors que l'oppression ne les résoud pas. S'il est important que l'on puisse parler librement sur une terre, ce n'est pas pour autant qu'on a à manger. Mais gardons nous de dire que c'est à cause du changement de régime que les Tunisiens débarquent... même si cela peut rendre aussi les choses plus faciles pour l'émigration.
De toute façon la solution pour la Tunisie comme pour l'Egypte vient de la confiance en l'homem, en la capacité d'assurer son développement et de l'aide que nous pouvons y apporter comme Européens. L'arrivée des Tunisiens nous permet aussi de mesurer à quel point nous sommes un pays, une population riche. Simplement, j'ai la faiblesse de croire que seule la démocratie est en mesure de poser les problèmes pour dégager des solutions.
On a vu les horribles fautes commises par la diplomatie Française ces derniers temps, il est temps de mettre l'Europe au coeur de la réflexion.
oui il faut parler de l'Europe. Et les Tunisiens ne sont même pas au courant qu'ils ne pourront pas travailler tant que leur situation n'est pas régularisée. De plus je les comprends, car qui pourrait vivre avec 5 Euros par mois.
Ils ont profité de la situation pour émigrer en Europe sans savoir ce qui les attends.
Marche du Maroc du 20.02.2011
http://www.youtube.com/watch?v=umPzW9b0DV8&feature=player_embedded#at=26
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